CAN 2023 : de Haller à Adingra, les sept joueurs clefs de la Côte d'Ivoire

Lundi 12 Février 2024 - 13:00

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De Sébastien Haller et Adingra, arrivés blessés, au roc Ndicka, en passant par les tauliers réssucités, sept joueurs clefs ont porté la Côte d'Ivoire de miracle en miracle jusqu'à sa victoire contre le Nigeria (2-1) en finale de la Coupe d'Afrique des natiions (CAN), dimanche à Abidjan.

Max-Alain Gradel, la mémoire des éléphants

Max-Alain Gradel, c'est le taulier, résume Patrice Beaumelle, sélectionneur de la Côte d'Ivoire de 2020 à 2022.

Seul joueur déjà champion d'Afrique de l'effectif avec Serge Aurier (en 2015), l'entrée en scène du cadre aux cent sept sélections (dix-sept buts) a sonné le réveil des Éléphants. 

"Il permet d'équilibrer l'équipe dans un travail collectif, il sait garder le ballon, il est fiable, gros travailleur et toujours en train de penser à l'équipe avant lui", résume Beaumelle.

Jean-Michaël Séri, la courroi de transmission

L'autre élément d'expérience incorporé par le nouveau sélectionneur Emerse Faé, alors que Jean-Louis Gasset, écarté après le 4-0 contre la Guinée équatoriale, ne l'avait pas utilisé au premier tour, est Jean-Michaël Séri. Son sens du jeu a fait merveille, notamment contre le Sénégal (1-1, 5 t.a.b. à 4) en 8es de finale.

"Séri, c'est la sentinelle, le métronome, celui qui donne le tempo des Éléphants", estime Beaumelle. L'ancien niçois accomplit "le travail de l'ombre. Vous avez des (Ibrahim) Sangaré, des (Franck) Kessié des Seko (Fofana) qui sont plus dans le volume, quand on est simple spectateur on ne voit qu'eux, Jean-Michaël Séri est celui qui va équilibrer l'équipe, un peu comme Makelele à l'époque de Zidane", ajoute l'ancien coach.

Seko Fofana, l'énergie

Chaque éléphant doit porter son propre poids, dit une chanson populaire. En début de tournoi, Seko Fofana portait probablement un trop gros poids, jusqu’à ce que Seri et Kessié reviennent l’épauler dans le rôle de leader.

Libéré de cette pression, celui qui avait marqué le premier but de cette CAN avant de couler et d'être rattrapé par les critiques, qui lui reprochent de parfois privilégier son club à l'équipe nationale, a pu apporter ce qu’il sait faire : ses courses folles, son activité inépuisable et sa frappe de mule.

Ainsi, dans la phase à élimination directe, il s'est réveillé, décisif notamment contre le Mali (2-1 a.p.) en quarts de finale, où deux de ses frappes amènent les buts des Éléphants, à la toute fin du temps réglementaire puis de la prolongation, car Seko n'arrête jamais de courir.

Il fut aussi celui qui, une fois remplacé, a harangué la foule, poussant le public local à jouer son rôle de douzième homme.

Sébastien Haller, buteur à l'heure

Sébastien Haller, la star la plus attendue de l'équipe, n'a pas joué le premier tour, manquant cruellement à son équipe. Arrivé blessé à une cheville, il n’était pas certain d’être opérationnel quand Jean-Louis Gasset couche son nom sur la liste.

Mais il s'est progressivement ébroué, amène le but égalisateur contre le Sénégal, pèse contre le Mali dans un rôle de sacrifié, à dix contre onze, et marque d'une volée le but en demi-finale contre la République démocratique du Congo (1-0) et surtout le but du titre d'une déviation « zlatanesque » en finale contre le Nigeria (2-1).

Soigné d'un cancer des testicules, il restait sur une demi-saison sans but avec Dortmund, sauf en Coupe d'Allemagne contre un club amateur. "La dernière année a été plutôt difficile pour moi et pour ma famille", disait-il.

Un exemple de résilience, d’abnégation et d’humilité. Une histoire magnifique dans une CAN fabuleuse.

Evan Ndicka, la défense d’ivoire

Seul joueur ivoirien qui a joué toutes les minutes avec le gardien Yahia Fofana, Evan Ndicka a été le patron de la défense ivorienne.

Rayonnant dans les airs et fort dans les duels, le gaucher d’1m 92 est un pur produit du centre de formation auxerrois, avec lequel il a joué une saison en Ligue 2 avant de rejoindre l’Allemagne et l’Eintracht Francfort (183 matches entre 2018 et 2023) puis l’AS Roma l’été dernier.

Né à Paris d’une mère ivoirienne et d’un père camerounais, Ndicka a été international français en sélection de jeunes avant d’opter pour les Eléphants en septembre 2023. Cinq mois après, à 24 ans, il devient champion d'Afrique, avec un avenir radieux devant lui.

Franck Kessié, l’éléphant à la peau dure

Parfois critiqué pour avoir quitté le compétitif championnat italien pour la lucrative ligue saoudienne, celui que les Ivoiriens surnomment la panthère de Zébizékou a vécu un début de tournoi compliqué. Symbole malgré lui du naufrage ivoirien face au Nzalang, il a été mis sur le banc par Faé pour les 8es de finale face au Sénégal, et est entré pour inscrire le but de l’égalisation sur penalty.

L’ancien Milanais, relancé, est alors devenu l’emblème du retour en grâce des Eléphants. En patron, il a encore marqué en finale pour remettre son équipe sur les rails. Exemplaire.

Simon Adingra, la relève

Révélation de la CAN, le jeune attaquant de Brighton a été logiquement désigné « meilleur jeune » du tournoi. Incertain avant la compétition, le natif de Yamoussoukro a été imposé sur la liste par Jean-Louis Gasset.

Grand bien lui en a pris, car Adingra a été, par sa qualité de dribbles et son aisance technique en mouvement, décisif face au Mali avant de martyriser la défense nigériane en finale.

C’est d’ailleurs lui qui, après un énième dribble déroutant, centre pour Kessié sur l'égalisation puis pour Haller sur le but de la victoire.

A seulement 22 ans, Adingra n’a pas fini de briller sur les terrains d’Afrique et d’Europe.

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

1-Max-Alain Gradel et Simon Adingra, l'ancien et le petit jeune embrassent le trophée /AFP 2-Sébastien Haller a survolé les Super Eagles du Nigeria /AFP 3-Le roc Ndicka face à Victor Osimhen /AFP 4-Franck Kessié en lévitation après son égalisation /AFP

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