Œuvres d'art : un nouveau record mondial de vente pour la RDC

Mercredi 13 Mars 2024 - 15:50

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Une statue fétiche Kongo devient le troisième objet d’art africain de l’histoire vendu à un prix élevé, derrière deux œuvres d’art du Gabon et de la Côte d’Ivoire. Lors de la vente aux enchères organisée chez Christie’s à Paris en France, cent objets d’art d’Afrique et d’Océanie ont été vendus générant 73 088 820 d’euros.

 

Au cours de la vente des pièces du musée Barbier-Mueller, organisée le 6 mars chez Christie’s à Paris, un « Nkisi N’kondi » de la République démocratique du Congo (RDC), un fétiche à clous, a été vendu aux prix de 9 020 000 euros, devenant ainsi l’objet d’art congolais le plus cher de l’histoire et le troisième en Afrique.  En outre, un masque Mahongwé–Ngaré de la République du Congo a été vendu 4 154 000 euros.

Le célèbre marchand d’art d’origine congolaise, Didier Claes, qui a livré cette information sur ses réseaux sociaux, a indiqué que le Gabon prend la tête du classement des objets d’art africains les mieux vendus, avec la tête Fang adjugée pour 14 770 000 euros. Ce pays, a-t-il fait savoir, détrône ainsi la statue Senoufo de la Côte d’Ivoire adjugée chez Sotheby’s en 2014 pour 12 000 000 dollars. Cette même statue, a précisé le marchand d’art, avait été vendue pour 1 000 000 de dollars en 1991.

Une force spirituelle considérable

Haut de 96 cm, le Nkisi N’kondi, a expliqué Christie’s,  est une "incarnation de personnalités du pays des morts, au travers desquelles les pouvoirs de ces esprits se mettent à la disposition des vivants".  La  célèbre société mondiale de vente aux enchères a indiqué: « Un ensemble de pratiques magiques conféraient à ces figures de bois, au service de la communauté, une force spirituelle considérable. Elles étaient parfois prêtées à des tribus voisines et voyageaient alors comme d’importants notables, en chaise à porteur et accompagnées d’un orchestre et d’une cour. Aujourd’hui, ce puissant Nkisi s’est figé pour l’éternité : l’image d’un grand cri » .

Selon le célèbre Metropolitan Museum of Art (Met Museum) de New York, le plus grand musée d'art des États-Unis et l'un des plus grands musées d'art au monde, le Nkisi N’kondi d’Afrique centrale relève d’un genre artistique commun à tout le continent. Conçu pour concentrer des forces mystiques spécifiques, ce type de figure d’autorité était créé par un sculpteur en collaboration avec un spécialiste des rites du peuple kongo. « Symbolisant l’éradication du mal, le Nkisi était garant des vœux formulés et des traités conclus. Assimilée au Mangaaka, puissante autorité gardienne de la justice, cette statuette est attribuée à l’atelier d’un maître actif le long des côtes du Congo et de l’Angola à la fin du XIXe siècle. Les diverses pièces métalliques enfoncées dans le torse surdimensionné confirment le rôle primordial du personnage comme témoin et gardien des affaires cruciales de sa communauté », apprend-on.

Parmi les autres objets d’art originaires de la RDC qui ont été vendus figurent le « Siège à cariatide Songyé » qui est revenu à 504 000 euros ; le masque Kifwébé Songyé à 100 000 euros ; la statue Nkisi Songyé à 478 000 euros ; un masque Luluwa à 252 000 euros ; une statue Luluwa à 138, 600 mille euros... 

Dani Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Le Nkisi N’kondi de la RDC

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