Portrait : du droit à l’agroécologie, Laeticia au cœur bio

Vendredi 22 Mars 2024 - 8:25

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Laeticia, la vingtaine revolue, quitte la Faculté où elle fait des études de droit pour se convertir en  maraîchère bio. Un pari difficile qu’elle est en passe de gagner grâce à la formation qu’elle a suivie à Essor sur  l’agriculture écologique. Trajectoire d’une militante pour le maintien du respect des trésors de la nature.

« La femme doit s’impliquer dans ce qu’elle fait, en ce qui me concerne, j’ai fait le choix de l’agro-écologique pour non seulement être en conformité avec notre environnement, mais aussi pour obtenir un meilleur rendement des produits afin que mes clients consomment ce qu’il y a de mieux au marché », explique la jeune Laetitia, qui se dit être une maraîchère moderne et décomplexée de tout jugement à son égard.

« Dans les arcanes du maraîchage, il y a beaucoup plus de femmes d’un certain âge et je dois avouer que j’avais un peu honte d’exercer ce métier assez salissant, puisque ma grande hantise était que je fane à cause de la dureté du travail. En plus, dans la plupart des cas, les maraîchères prennent rarement soin d’elles », avoue Laeticia qui, malgré ses appréhensions, tombe finalement amoureuse de la terre au fil des jours. « Je n’avais pas de choix, entre ma mère qui était malade et ne pouvait plus venir au site et mon père sans revenu fixe, il fallait que quelqu’un ramène du pain à la maison », avance la jeune fille qui a été obligée d’abandonner ses  études  à la Faculté de droit.

Pour échapper à l’oisiveté, Laetitia travaille dans une parfumerie où elle est sous payée et obligée de supporter les remontrances non justifiées de la gérante. Lasse d'être mal traitée, elle décide de partir. « Elle ne respectait pas les heures de travail et le salaire variait selon les ventes et surtout, elle me prenait pour son esclave », témoigne cette dernière qui, sur recommandation de sa mère, commence à travailler au site. « Petit à petit, j’y ai pris goût. Et quand la formation d’Essor est arrivée sur l’agro-écologique, je n’ai pas hésité à y assister », révèle Laeticia, heureuse d’avoir pu participer à cette formation qui a révolutionné sa façon de travailler la terre.

« Je fais un travail noble, puisque je participe à nourrir la population en lui offrant des légumes bio, donc de qualité avec une saveur qui n’est plus à contester »,  fait savoir cette dernière qui a réussi à fidéliser sa clientèle. «  C’est à nous de valoriser ce que nous faisons. Aujourd’hui, j'arrive à entretenir mes plantes de façon naturelle, chose impossible il y a quelques années vu que j’utilisais des pesticides et fertilisants chimiques. Depuis que j’ai arreté avec ces produits, mes plantes se portent mieux ! », avoue Laetitia qui a fait  du maraîchage sa principale activité.  « Quand je vends la planche de bari, j’ai en général entre 11 et 12 000 FCFA. Avec les légumes à fruits, j’ai encore  davantage car tous les deux à trois jours je peux vendre soit la tomate, le gombo, le piment. Cela signifie que j’ai de quoi me nourrir et me soigner en cas d’urgence », affirme la jeune fille qui vend aussi ses productions à des grossistes. " Il viennent au site et font leurs choix car la production est de bonne qualité ", souligne la jeune fille sans prétention.

Devenue financièrement autonome, la jeune femme projette d'élargir son champ d’action en multipliant ses cultures. « Essor m’a fait découvrir l’agro-écologique qui me permet aujourd'hui non seulement de respecter l’environnement, mais aussi d'obtenir des produits de bonne qualité et par conséquent d’avoir un bon rendement. A mon tour, je compte bien en faire profiter aux autres car plus nous sommes nombreuses, plus nous aurons des meilleurs rendements », indique cette dernière. Elle encourage les filles à se mettre au travail et surtout à être financièrement indépendantes.

Annette Kouamba Matondo

Légendes et crédits photo : 

Laeticia/DR

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