Les souvenirs de la musique congolaise : Pamelo Mounka, un astre qui a illuminé le monde musical congolais (suite et fin)

Vendredi 29 Mars 2024 - 17:41

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En juillet 1968, Pamelo Mounka lance sur le marché du disque un tube explosif intitulé « Masuwa » qui connaît un succès immense et provoque un séisme dans l’écosystème musical congolais et africain. La thématique inspire certains musiciens de la rive gauche du fleuve Congo, notamment Lutumba Simaro dans la chanson « Ebale ya Zaïre », Pepe Kalle dans « Monano », Kanta Nyboma dans « Masuwa enani », Mbilia Bel et Sam Mangwana dans leurs œuvres respectives.

 

La chanson « Masuwa » de Pamelo, rappelons-le, fut parmi la quinzaine des titres retenus par Tabu Ley Rochereau dans son répertoire exécuté lors de son passage à l’Olympia de Paris, en 1970. Preuve de la reconnaissance de celui qu’il considérait comme son maître, à savoir Pamelo Mounka qui à l’époque lui confiait ses compositions.

En 1970, Pamelo Mounka lance avec les Bantous de la capitale le titre « Amour folie Clara »; sa chanson préférée. Le 6 novembre 1972, suite à l’éclatement des Bantous en trois groupes (Bantous, Nzoï, Le peuple), Pamelo Mounka, Kosmos Mountouari et Célestin Kouka s’associent et créent l’orchestre Le peuple du trio Cépakos, les titres « Alléluia Mounka et Louisie » sont à l’actif de Pamelo.  En 1978, l’orchestre Le peuple, miné par des conflits internes, contraint Pamelo Mounka à le quitter et repart dans les Bantous où il lance « Onyourou nyoumba », sa chanson de référence.

Au début de la décennie 1980, Pamelo Mounka signe en solo chez Eddyson les titres « L’argent appelle l’argent » et « Amour de Nombakele » qui se vendent par milliers et provoquent non seulement un succès prodigieux, mais aussi marquent un tournant dans sa carrière musicale et  replacent la musique congolaise sur orbite. 

A noter qu’à l’occasion de ses vingt ans de carrière musicale, il enregistre avec Tabu Ley et l’Afrisa (un retour aux sources) un album de quatre titres dont « Cynthia», « On ne meurt qu’une seule fois», « Le travail toujours le travail», et « Adjouessou d’Abidjan ».

En 1986, Jean Jules Okabando, maire de Brazzaville et grand sympathisant de l’orchestre Bantous, vient à sa rescousse et y apporte un nouveau souffle. Pamelo Mounka est nommé chef d’orchestre. Une nomination qui durera le temps d’une rose car une fois de plus, le groupe est en proie à une crise interne. Conséquence, une nouvelle explosion en vol des Bantous, comme en 1972, s’ensuivra alors pour Pamelo une période d’enregistrements en solo ou avec Youlou Mabiala, il sort les titres « Atypo et Josia jée » aux éditions Beau – saccot Sound.

Au regard de ses prestations dans la scène musicale congolaise, Pamelo est sans conteste l’un des plus grands compositeurs de la chanson congolaise, sa discographie demeure d’une étonnante qualité et est composée d’une ribambelle des titres tels que « Na landa bango», « Louisie», « Ninzi», «Camitina», «Masuwa», «Congo na biso», «Ya Gaby», «Amen Maria», «Angelina», «L’oiseau rare», «Séjour, « Alléluia Mounka», «L’argent appelle l’argent», «Amour de Nombakele » etc, composés avec les Bantous, l’African Fiesta, les Fantômes, l’orchestre Le Peuple, tracent la trajectoire d’un artiste plein de talents.

Au début des années 1990, Pamelo décide de se lancer dans la musique religieuse et réalise quelques enregistrements qui n’ont pas été mis sur le marché. Il est fauché par la mort le 11 janvier 1996. Ainsi, s’est éteint un astre qui a illuminé le monde musical congolais par son extraordinaire talent.

 

Auguste Ken Nkenkela

Légendes et crédits photo : 

L’artiste Pamelo Mounka/DR

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