Pénurie de carburant : les pratiques illégales des pompistes épinglées dans une enquête de l’O2CD

Lundi 5 Mai 2025 - 15:30

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Une enquête « mystère » menée entre janvier et avril à Brazzaville par l’Observatoire congolais des droits des consommateurs (O2CD) met en lumière l’ampleur d’un réseau « illégal » de vente de carburant à la pompe. Des bidons sont remplis à ras bord, au détriment des véhicules et des motos.

Selon l'O2CD, les livraisons parallèles alimentent le marché noir, les « Kadafi », entraînant une flambée des prix du carburant. Ce marché de carburant étant devenu la norme autour des stations-service, sur les grandes artères et dans les quartiers, le litre d’essence se négocie entre 1300 et 2000 F CFA, contre 775 FCFA à la pompe. Malgré les difficultés logistiques liées à la distribution des produits pétroliers, souligne l’enquête, les marqueteurs déploient des efforts considérables pour ravitailler la capitale cinq jours sur sept.

L’enquête renseigne que la vente de carburant en période de pénurie est réservée aux clients se présentant avec des bidons, moyennant des pots-de-vin. Pour la livraison d’un bidon de 10 litres, le pompiste demande entre 1000 et 2000 FCFA, et entre 2000 et 3000 FCFA pour un bidon de 25 litres. « Ce mode de vente est particulièrement répandu dans les stations-service de TotalEnergies, alimentant un réseau illégal de vente de carburant aux "Kadafi". Suite à de nombreuses plaintes des usagers, certains marqueteurs ont pris des mesures spéciales pour limiter ce type de vente, en publiant des numéros de dénonciation de ces pratiques au sein de leurs stations-service », a mentionné le secrétaire permanent de l’O2CD, Mermans Babounga.

Il convient de souligner que la pénurie persistante de carburant à la pompe est la principale cause de la crise des transports en commun observée dans la capitale. Les arrêts de bus sont bondés, surtout aux heures de pointe, où les usagers attendent impatiemment un moyen de transport. Le phénomène de demi-terrain a repris de plus belle. L’Observatoire a déployé son équipe sur le terrain, de Kintélé à Mafouta (dans l’arrondissement 8, Madibou), pour tenter de cerner le cycle de la pénurie de carburant et ses conséquences sur la crise des transports en commun. L’objectif de cette étude, a précisé Mermans Babounga, est de comprendre sur une période donnée la récurrence de tous les abus auxquels sont soumis les consommateurs de produits pétroliers par les différents marqueteurs chargés de la distribution du carburant.

Selon l’Observatoire, les mesures mises en place par les autorités pour lutter contre le trafic et le marché noir de carburant se sont révélées inefficaces. Au niveau des marqueteurs, aucune action n’a été prise jusqu’ici pour sanctionner les pompistes véreux. L’Observatoire exhorte les marqueteurs, principalement TotalEnergies, à prendre des mesures adaptées pour mettre un terme à ces pratiques. « L’O2CD se tient à la disposition de TotalEnergies pour réaliser ensemble une enquête mystère au sein de ses stations-service, selon un cahier des charges convenu entre les deux acteurs, afin d'évaluer l’étendue du réseau dans ces stations », a conclu Mermans Babounga.

 

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Des bidons alignés en attente de carburant / Adiac

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