Election du nouveau pape : un processus hérité des temps anciens

Mardi 6 Mai 2025 - 16:15

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Le processus d'élection du successeur du pape François débutera officiellement ce mercredi. De nombreux défis attendent le futur pape.

 Les cardinaux électeurs, c'est-à-dire ceux âgés de moins de 80 ans, se réuniront ce jour-là dans la chapelle Sixtine et continueront à voter dans le secret jusqu'à ce que l'un d'eux obtienne la majorité des deux tiers et devienne le chef des 1,4 milliard de catholiques dans le monde.

Lundi, les cardinaux, électeurs ou non, se sont retrouvés en congrégations générales, des réunions à huis clos pour établir le portrait robot du successeur de Pierre et les priorités pour le prochain pontificat. Dans la matinée, ils ont décrit le futur pape comme "une figure qui doit être présente, proche, capable d'avoir un rôle de pont et de guide" pour "une humanité désorientée". Ce futur "pasteur proche de la vie concrète des gens" devra affronter de nombreux défis, notamment la crise environnementale, les guerres et la "fragmentation du monde" mais aussi "les divisions internes de l'Eglise".

Un portrait ressemblant à s'y méprendre au pape défunt jugé "révolutionnaire" pour certains, dont le pontificat fut, 12 années durant, marqué par une très grande popularité mais aussi une farouche opposition interne.

Le conclave se tiendra dans la chapelle Sixtine

Au Vatican, la chapelle Sixtine a été aménagée pour accueillir le cérémonial à partir de mercredi après-midi dans le décor majestueux des fresques de Michel-Ange, dont l'impressionnant Jugement Dernier. Les jours suivants, coupés du monde, les cardinaux voteront quatre fois par jour - deux fois le matin, deux l'après-midi - à bulletins secrets, qui seront ensuite brûlés dans un poêle.

Le monde aura alors les yeux rivés sur la cheminée métallique perçant le toit de la chapelle, d'où émanera, tous les deux tours de scrutins, une fumée blanche en cas d'élection, ou noire si la majorité des deux tiers - 89 voix - n'est pas atteinte.

Les défis qui attendent le 267e pape

Violences sexuelles, crise des vocations, finances, etc. nombreux sont les défis attendant le 267e pape, à la fois chef d'Etat et boussole morale dans un monde en proie à des conflits majeurs et marqué par la montée des gouvernements populistes, le développement de l'intelligence artificielle et la crise écologique.

Couvert par quelque 5 000 journalistes, ce conclave suscite un intérêt inédit, bien au-delà des sphères religieuses, à l'image des millions d'euros de paris sur l'identité du prochain pape, du succès des jeux en ligne ou des records du film américano-britannique Conclave, avec Ralph Fiennes, sorti en 2024.

Pour le cardinal Jean-Paul Vesco, l'archevêque d'Alger, la ligne de fracture entre cardinaux "n'est ni Nord-Sud, ni fonction des périphéries" mais est plutôt tracée entre "ceux qui jugent nécessaire de recadrer les choses et d'autres qui appellent à poursuivre le chantier".

Face aux profondes divisions traversant l'Eglise, "on peut dire ironiquement qu'il y a le choix entre un pape qui freine et un pape qui avance très lentement. Car, on le sait, il n'y aura pas de François II", prédit Marco Politi.

Devant les profondes divisions que traverse l'Eglise, le prochain pape devra être une figure de "consensus" capable de "raccommoder" les différents courants à travers davantage de collégialité, estime-t-il.

 

 

AFP

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