Ouverture du festival Kokutan’art 2025 : Brazzaville célèbre l’image et l’imaginaire africain

Mercredi 7 Mai 2025 - 17:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La cinquième édition des Rencontres internationales de la photographie d’auteur de Brazzaville, baptisées Kokutan’art, s’est ouverte en grande pompe le 6 mai, à l’Institut français du Congo (IFC). Une soirée riche en émotions, en images et en rythmes, qui a réuni les artistes venus d’Afrique, d’Europe et d’Amérique sur le thème « Afrotopiques : Ré-imaginer les possibles ».

 

Dès les premières minutes, le ton était donné : l’édition 2025 de Kokutan’art entend bien bousculer les imaginaires, élargir les perspectives pour un discours réinventé et offrir un nouveau regard sur l’Afrique et sa diaspora. La cérémonie d’ouverture a rassemblé un public hétéroclite : autorités culturelles et diplomatiques, mécènes, artistes, festivaliers, étudiants et simples curieux passionnés de l’image. Tous venus assister à un programme varié. Le hall de l’IFC, sa façade et sa plus grande salle de spectacle se sont peu à peu transformés en des scènes éclectiques et ouvertes au public, où les disciplines artistiques se sont entremêlées pour offrir une entrée en matière saisissante à la 5e édition de Kokutan’art.

Intitulée « Chant des fleuves », la performance poignante de l’artiste camerounaise Ange Kayifa a captivé l’audience. Dans un silence quasi religieux, Ange et deux autres artistes, par leurs corps et leurs voix, ont raconté les fractures et les espoirs du continent. Le groupe de danse urbaine Pop Ice a ensuite enflammé la scène avec une énergie brute et une gestuelle nerveuse, tandis que les percussions du groupe Les fantastiques ont ajouté à cette soirée inaugurale des allures d’un festival qui s’annonce étincelant. Autre moment fort de la soirée : le vernissage de l’exposition collective, qui présentait les œuvres de photographes venus du Congo, du Bénin, du Canada, d’Afrique du Sud, etc. Des clichés puissants, témoignant d’une Afrique plurielle, entre mémoire et futur, douleur et lumière, tradition et modernité, silence et audace.

A l’occasion du lancement de Kokutan’art 2025, les discours officiels ont ponctué la cérémonie, rappelant l’importance de la culture comme vecteur de transformation sociale. La représentante de l’IFC a salué « la qualité artistique et la programmation de cet événement que l’IFC et l’ambassade de France accompagnent depuis ses débuts ». L’ambassadrice de l’Union européenne, émue par l'énergie qui se dégage des artistes africains, que ce soit par la photographie ou d’autres arts de la scène, a réitéré le rôle des partenaires internationaux dans la valorisation de la jeune création africaine en remettant symboliquement un appareil photo à un jeune talent repéré à Kinkala par le directeur du festival Kokutan’art, Zed Lebon.

Elise Billiard, commissaire de l’événement, a pris la parole pour dévoiler les lignes directrices de cette cinquième édition. « Ce qu'on voudrait défendre pour cette édition en particulier, c'est donc cette idée : afrotopique. L'Afrique et la diaspora, toutes ces Afriques ont quelque chose à partager, à proposer pour un monde futur. Et peut-être que grâce à ces photographes qui ont un regard précieux et percutant, nous serons emmenés à voir des choses qu'on n'avait pas vues et notamment un rapport au spirituel, à la mort, à la nuit, un rapport aux rêves, au corps, à la féminité », a-t-elle déclaré, avant de céder la scène au critique d’art, Emeraude Kouka. Sur un ton captivant, ce dernier a partagé une grille de lecture dynamique de l’exposition et du positionnement inspirant qu’offrent à voir les différentes photographies qui meublent la 5e édition de ce rendez-vous.

Les artistes, visiblement ravis, ont salué l’accueil chaleureux de la capitale congolaise. « Je suis très ravi d'être au Congo pour la première fois. Et je salue l’initiative Kokutan’art car c'est très important, surtout sur le continent africain où il y a énormément de photographes, mais c'est très compliqué de souvent se retrouver ensemble », a confié Phillipe Blondel, photographe documentaire canadien. Même enthousiasme du côté de la photographe malienne, Kani Sissoko. « Je suis impressionnée par la vitalité dans la ville et même du côté des artistes. Ça diffère beaucoup de Bamako où je suis basée », a-t- elle dit.

Cette soirée d’ouverture, ce n’est qu’un début des activités officielles du festival prévues du 6 au 10 mai à Brazzaville. Ateliers, conférences, rencontres professionnelles, projections de films documentaires et expositions satellites vont se succéder dans divers lieux de la ville : IFC,  ateliers Sahm, faculté des lettres, arts et sciences humaines de l’Université Marien-Ngouabi.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- La performance de l’artiste camerounaise Ange Kayifa/DR 2- Quelques moments forts de la soirée d’ouverture de Kokutan’art 2025/DR 3- Un visiteur explorant l’exposition officielle du festival/DR

Notification: 

Non