Débat intellectuel : des échanges autour « Du renouveau démocratique en République du Congo »

Samedi 10 Mai 2025 - 13:45

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Six étudiants de licence 1-Droit de l’université Henri-Lopes ont animé, récemment à Brazzaville, un exposé sur le thème « Le renouveau démocratique en République du Congo ». Un travail qui s’inscrit dans la dynamique de transmettre à la jeunesse congolaise la connaissance sur les acquis de la Conférence nationale souveraine (CNS) du 10 juin 1991, notamment la démocratie.

Supervisés par le docteur en droit constitutionnel et science politique, Sergelin Briguel Omboula, les six étudiants, entre autres, Varnellie Odzala Ngoli, Ballard Moussy Nathan Ferréol et Bernard Espoir Ekemy ont structuré leur exposé autour de la CNS, un chemin vers la démocratie ; les causes externes et internes de la CNS de 1991. Osée Divin Aymard Bazitissa, Emmanuelle Bilavi-Ben-Lavy, Mary Daniel Moussoundi ont également énuméré les réformes issues de la conférence et les réalités de la démocratie congolaise.

D’entrée de jeu, les exposants ont défini l’expression « renouveau démocratique » comme étant un processus de revitalisation ou de restauration de la démocratie dans un pays où celle-ci a été affaiblie, suspendue ou mise à mal par des périodes de conflits ou de gouvernance non-démocratique. Selon eux, l’histoire politique du Congo depuis son indépendance en 1960 révèle un enchaînement de régimes autoritaires et de ruptures institutionnelles, qui ont peu à peu miné la légitimité du pouvoir et alimenté une contestation croissante.

Ainsi, au-delà des pressions extérieures, la tenue de la CNS en 1991 trouve également, ont-ils soutenu, ses racines dans un faisceau de facteurs internes, mêlant instabilité politique, crise économique chronique, et émergence de nouveaux acteurs sociaux porteurs d’exigences démocratiques. « La CNS, l’histoire politique contemporaine de la République du Congo. Ce forum de dialogue national, réunissant diverses composantes de la société : intellectuels, représentants religieux, syndicats, partis politiques et acteurs de la société civile, a permis de faire un diagnostic approfondi de la crise multiforme que traversait le pays. À l’issue de ces assises, plusieurs réformes institutionnelles et politiques ont été adoptées dans le but d’opérer une transition effective vers un État de droit démocratique », ont-ils mentionné.

Le PCT domine seul la scène politique nationale

D’après les exposants, malgré le fait que le Congo est proclamé État de droit et démocratique, ayant pour principe le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, il existe un véritable écart entre les principes énoncés et la réalité. « En effet, plusieurs principes, considérés comme piliers même de la démocratie, ne sont guère respectés en République du Congo. Parmi ceux-ci, on peut citer la liberté d’expression. Or, celle-ci est pourtant un symbole fondamental de la démocratie », ont-ils déploré. Ils ont fait allusion à la déchéance de l’ancien deuxième secrétaire de l’Assemblée nationale, Joseph Kignoumbi Kia Mboungou, pour, ont-ils soutenu, avoir émis « des critiques sur la politique économique du pays. Cet épisode illustre clairement les limites de la liberté d'expression dans le pays ».

Ils ont, par ailleurs, déploré le non-respect des autres principes démocratiques, tels que le pluralisme politique, reconnu à l'article 7 de la Constitution.  En grands observateurs de la vie politique nationale, ces six étudiants pensent qu’en dépit de l'existence d'une multitude de partis politiques, un seul domine la scène depuis 1969 : le Parti congolais du travail (PCT). Les autres partis, quant à eux, bien que reconnus, demeurent des figurants car ils ont du mal à se faire entendre et à exercer une véritable influence. Les exposants ont noté, enfin, l'absence « totale de séparation des pouvoirs, pourtant pilier essentiel de tout régime démocratique, et constatent une suprématie du pouvoir exécutif qui empiète systématiquement sur les prérogatives des autres pouvoirs, réduisant à néant le principe d'équilibre institutionnel ».

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les six exposants/DR

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