Habemus papam : vers un renouveau de l'Eglise ?

Jeudi 15 Mai 2025 - 22:26

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Le 8 mai 2025, résonnaient les cloches de la basilique Saint-Pierre à Rome après l'apparition de la fumée blanche annonçant l'élection d'un nouveau pape, le cardinal Robert Francis Prévost, optant pour nom de règne " Léon XIV ", un règne qui vient donner un visage et une direction à l'Eglise, une direction annoncée par un vœu de paix. 

La première semaine du mois de mai, tous les regards sont tournés vers le Vatican. Il se joue là un moment historique. Historique aura sans doute été le pontificat du pape François dont les prises de paroles ambiguës, le positionnement sur des questions de morale, sur l'enseignement de la Bible, ont profondément laissé à la chrétienté du monde entier une impression de sécularisation de l'Église.

Divisée s'est trouvée être l'Eglise, divisée s'est-elle révélée aux yeux du monde, polarisée en deux, d'une part, par les membres du clergé qualifiés par les observateurs de progressistes, ceux qui espèrent et œuvrent pour une Eglise jugée ouverte sur le monde, prêchant la compassion plus que n'appelant à la repentance et, d'autre part, par les conservateurs œuvrant, quant à eux, à la fidélité de l'Eglise à l'enseignement de Jésus-Christ et à la tradition de l'Église

Au-delà de ces appellations binaires, il est troublant de constater que l'Eglise en est réduite à cela, à une polarisation similaire à celles qu'on peut retrouver dans le monde à l'image des divergences " droite - gauche " " bien - mal " ou " Real - Barcelone ". L'Eglise censée avoir un seul discours, un seul enseignement, se trouve à avoir une conduite propre à celle du monde à qui elle est censée montrer la voie, à croire qu'elle aurait elle-même besoin de berger et c'est là que tout se joue, car si un guide égare plus qu'il n'oriente, on ne va nulle part et certainement pas au bon endroit. C'est dans un tel contexte que l'élection du nouveau pontife s'est inscrite, les enjeux le révélant désormais vitaux pour la chrétienté.

L'apparition du cardinal Robert Francis Prévost, grand inconnu du grand public, à la logia papale de la basilique Saint-Pierre a tout de suite apaisé les cœurs et suscité une réelle ferveur. Il avait une bonne " tête ", aussi simple que cela. De son image se dégageaient paix, assurance, sérénité, émotion, un sentiment de saine fierté et sans doute une immense gratitude envers ce peuple qui l'a tout de suite porté, adopté.

Ses premiers discours se sont voulus rassurants, consolidant le pressentiment qui se dégageait de cette élection des cardinaux enfermés en conclave dans la chapelle Sixtine pendant un peu plus de 24 heures: il est l'homme de la conciliation, l'homme qui " vient établir des ponts " comme il l'aura annoncé lors de sa présentation au peuple de Dieu. Des ponts. La paix. Deux mots qui donnent la direction tant attendue à l'Eglise.

Le charisme de la personnalité, son expérience ecclésiastique des plus inédites, son parcours, son histoire de vie multiculturelle vont-ils suffire à répondre aux défis qui ont secoué l'Eglise et est-ce là le rôle qui revient au pape ? N'est-il simplement pas le bon berger appelé à prendre soin des brebis de l'Éternel ? Et en prendre soin, n'est-ce pas encore les rappeler qu'elles ont un maître dont elles doivent reconnaître la voix ?

Princilia Pérès

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