Journée internationale des musées : la connaissance des masques transmise aux écoliersSamedi 17 Mai 2025 - 15:15 Dans la matinée du 16 mai, la Grande école de Poto-Poto a permis de léguer un autre type de savoir : celui venu du fond des âges, transmis à travers des masques, porteurs d’histoire, de mystère et de mémoire. À l’occasion de la Journée internationale des musées, célébrée chaque 18 mai, la direction du Musée national, avec l’appui du ministère de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, a organisé un atelier de formation sur les masques à destination d’une quarantaine d’élèves.
Le directeur du musée national, Marcel Ipari, a ensuite pris la parole dans un style passionné et pédagogique afin d’étayer la lanterne de l’assistance. Selon lui, le musée national est un établissement public créé en 1965 et chargé de conserver le patrimoine culturel du pays. « Le musée national voyage dans les villages pour collecter les objets culturels qui tendent à disparaître. Et parmi ces objets, les masques occupent une place très spéciale », a-t-il dit.
Les masques Bakouélé, eux, frappent par leur représentation de têtes d’animaux, notamment l’antilope. Ils sont liés aux traditions de chasse et aux rites de protection. Tous ces masques, venus du Niari, de la Sangha ou encore de la Lékoumou ont fortement éveillé la curiosité des enfants.
Loin d’être un cours magistral, l’atelier a été un véritable temps de dialogue. À chaque masque, des questions jaillissaient : « Pourquoi ils sont tous différents ? », « Pourquoi on cache le visage du danseur ? », ou encore « Pourquoi seuls les hommes dansent avec les masques ? » Le directeur répondait en contant l’initiation, le sacré, les sociétés secrètes, les mystères invisibles à l’œil nu. Au cours de cet échange vivant, Marcel Ipari a révélé aux jeunes apprennants que le bois utilisé pour les masques n’était pas prélevé au hasard : « Nos ancêtres savaient respecter la forêt », a-t-il insisté. Quand l’art prend forme entre les mains des enfants En fin de séance, place à la créativité. Les élèves ont été invités à dessiner les masques exposés. Cinq d’entre eux se sont illustrés par la qualité de leurs reproductions et ont reçu des kits scolaires. Parmi eux, Okouo, Emmanuelle Nkouka, Mpembe, Isaac Kounzila et Bakelouka. Plusieurs élèves ont été conquis par cette initiative et n’ont pas manqué de l’exprimer. « Avant, je ne savais pas ce que c’était un masque. Maintenant, j’ai compris, et j’aimerais que tous les autres enfants puissent apprendre comme nous », a confié Jolie Herodice Bembène. Même sentiment chez Junior Okandza Koumou : « Je suis très content. C’est la première fois que j’entends parler des masques comme ça ». Loin d’être un simple événement ponctuel, cet atelier a permis de raviver la mémoire des ancêtres, de transmettre un héritage menacé et de faire germer la fierté culturelle chez ces jeunes citoyens. En quittant la cour de l’école, les élèves emportaient bien plus qu’un dessin : une part de leur identité retrouvée et de leur patrimoine conservé. Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :1- Marcel Ipari, directeur du musée national, exposant sur les masques/Adiac
2- Les écoliers dessinant les différents masques exposés lors de l’atelier/Adiac
3- Les écoliers récompensés pour leurs dessins posant avec les responsables du musée national et de l’établissement scolaire/Adiac Notification:Non |