Rift Est-africain : les chercheurs viennent d’identifier le moteur d’une faille géante

Mercredi 21 Mai 2025 - 16:30

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Des chercheurs pourraient pour la première fois avoir apporté la preuve que le rift Est-africain serait lié à la présence d’un super-panache, enraciné à la base du manteau. Des résultats ont été publiés dans la revue Geophysiical Research Letters.

À l'Est de l'Afrique est actuellement en train de se jouer l'une des grandes étapes du cycle tectonique. Le continent est en train de se séparer en deux, un processus nommé « rifting » qui se fait via la formation d'un long fossé d'effondrement : le système de rift Est-africain. Cette succession de vallées spectaculaires court sur 3 500 km, affectant le paysage éthiopien, kényan, ougandais et malawien. Outre les failles qui témoignent d'une importante extension tectonique de la croûte continentale, le rift est également le lieu d'une intense activité volcanique, avec des éruptions régulières.

Les causes encore méconnues de l’ouverture du rift Est-africain

Aujourd'hui, le rift Est-africain fait office de référence pour comprendre comment les continents se déchirent et se séparent. Un processus qui se joue sur Terre depuis des milliards d'années et a sans cesse modifié le paysage terrestre. Pourtant, les causes exactes de la formation de ce rift sont encore mal comprises. Le volcanisme et l'extension tectonique sont-ils produits par des processus « peu profonds » ? Ou sont-ils en lien avec la remontée d'un vaste panache de matériel chaud provenant des profondeurs du manteau terrestre ? Ces deux hypothèses sont actuellement très discutées. Afin d'y voir plus clair, une équipe de chercheurs a donc eu l'idée de s'intéresser à la composition chimique des gaz provenant d'un champ géothermique situé dans la vallée du Rift au Kenya.

Une unique source très profonde alimente le volcanisme de toute la région

L'analyse de haute précision de ces gaz brûlants s'échappant des entrailles de la Terre, et notamment l'étude des isotopes du néon, a premièrement révélé qu'ils provenaient d'une source très profonde dans le manteau. La composition des gaz serait d'ailleurs identique à celle des gaz contenus dans les roches volcaniques remises en mer Rouge (au nord) et au Malawi (au sud). Une signature commune sur une très grande distance qui soutient l'hypothèse de la présence d'un super-panache enraciné à l'interface noyau-manteau. Cette source unique et profonde influencerait l'activité volcanique de toute la région et serait le moteur de la séparation des plaques en cours.

Noël Ndong

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