Les souvenirs de la musique congolaise : le parcours d’Edo Ganga, icône et génie de la rumba (suite et fin)

Vendredi 23 Mai 2025 - 15:41

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Au lendemain de la fin du régime du président Fulbert Youlou, les 13, 14 et 15 août 1963 et l’expulsion forcée des Congolais de Brazzaville vivant à Léopoldville par Moïse Tshombé, Premier ministre du Congo belge, Edo Ganga et Daniel Loubelo dit de la Lune, sociétaires de l’Ok Jazz, n’échappent pas à la règle. De retour au bercail, ils portent sur les fonts baptismaux l’orchestre dénommé Témbo.

 

Après la création de l'orchestre, au fil des jours un climat délétère résultant d’un égocentrisme entre les deux figures de proue obligea Edo Ganga de le quitter et rejoignit l’orchestre Bantous de la capitale en août 1964. De par ses qualités artistiques et son savoir-faire, il s’impose comme un monument incontournable de la musique congolaise à travers ses titres tels que "Kota na URFC", "Banguisa ndzoto Suzana", ‘’Mbanda tu perds ton temps", "Tango mosusu" et bien d’autres.

Grand chanteur et auteur compositeur, Edo Ganga  excelle en duo soit avec Célestin Kouka, Pamélo Mounka ou Kosmos Mountouari dans toutes les chansons qui composent le répertoire de l’orchestre Bantous. En 1956 et 1969, il participe avec les Bantous de la capitale au Festival des arts nègres de Dakar, au Sénégal, et au Festival panafricain de musique d’Alger, en Algérie.

 Au cours de ces deux festivals, les prestations des Bantous furent couronnées d’un grand succès, surtout avec l’exhibition de la danse "Boucher". En 1973, l’orchestre connut une vague de départs. En effet, Célestin Kouka, Pamelo Mounka et Kosmos Mountouari quittèrent pour aller fonder l’orchestre Le peuple du trio Cépakos, tandis qu’Edo Ganga, Théo BitsikouI, Mermans Mpassi et Ange Linaud Zendo créèrent l’orchestre Les nzoï,  groupe qui vécut le temps d’une rose.

Notons que le bref séjour d’Edo Ganga dans l’orchestre Le peuple en 1975 fut aussi une étape de son parcours dans l’arène  musicale congolaise et où il signa le titre ''Tchaku-tchaku– tchagana-tchagana''. L’année  1977 fut marquée par son retour définitif dans l’orchestre Bantous qu'il ne quittera plus jusqu’au dernier jour de sa mort survenue le 7 juin 2020.

Il sied de relever également qu’Edo Ganga fut conseiller aux Arts de scène et à la promotion des artistes de Jean Claude Gakosso, alors ministre de la Culture et des Arts en 2014. Le 15 août 2019, Edo Ganga est député à l’Assemblée nationale où il représente les artistes  et est élevé au grade de commandeur dans l’Ordre du mérite congolais par le président Denis Sassou N'Guesso, à l’occasion de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance du Congo.

Pour immortaliser les œuvres et le parcours d’Edo Ganga dans le microcosme musical congolais, Paul Soni Benga, ancien directeur général de la chaîne Digital radio-télévision, a consacré un film documentaire de 120 minutes intitulé « Ganga Edo, le dernier des Bantous de la capitale », à l’occasion de la célébration des 60 ans de la création de cet orchestre.

Décédé le 7 juin 2020 à l’âge de 87 ans, Edo Ganga, icône de la musique congolaise, co-fondateur des orchestres Ok jazz et Bantous de la capitale, a composé des chansons qui ont marqué la belle époque de ces orchestres telles qu' "Aimé wa bolingo", "Kota na l’URFC",  "Kokaba ya sens unique", " C’est toujours comme ça" et bien d’autres. Il a une discographie de plus d’une soixantaine de chansons.

Auguste Ken NKenkala

Légendes et crédits photo : 

Edo Ganga / DR

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