Mozambique: le projet risqué de 20 milliards de dollars de TotalEnergiesJeudi 29 Mai 2025 - 9:00 "Mozambique LNG", un projet de Total, le plus grand investissement étranger jamais réalisé en Afrique, s’apprête à renaître de ses cendres. L’ambitieux projet gazier de TotalEnergies dans le Nord du Mozambique avait été interrompu après le carnage des Shebab, obligeant le groupe pétrolier français à geler un investissement de 20 milliards de dollars, présenté comme le plus important de l’histoire du continent africain. Censé transformer l’économie du Mozambique et le propulser comme acteur clé du marché du gaz naturel liquéfié (GNL), le projet est depuis resté en suspens, entre menaces sécuritaires et controverses judiciaires. Quatre ans après, Total s’apprête à relancer le chantier. En mars dernier, le feu vert de la banque américaine Exim pour débloquer 4,7 milliards de dollars de prêts, son plus gros engagement jamais consenti, a ravivé l’élan. "La sécurité est désormais assurée" a déclaré le président directeur général du géant pétrolier français, Patrick Pouyanné, avec la présence de 4 000 soldats rwandais déployés dans la région. Grâce au projet de Total, l'économie du Mozambique pourrait croître jusqu'à atteindre 10% en 2028. En attendant, le pays croule sous une dette colossale héritée du scandale des "tuna bonds", une vaste affaire de corruption, et paie 81 millions de dollars d’intérêts par an. D’ici à la fin de la décennie, le Qatar et les États-Unis devraient inonder le marché mondial du GNL. "Ajouter 30 millions de tonnes par an dans un marché déjà excédentaire fera pression sur les prix", prévient Tom Purdie, analyste chez Energy Aspects. Pour Total, comme pour le Mozambique, la stabilité reste un luxe encore très incertain. Depuis mars, la justice française enquête sur une plainte pour "homicide involontaire" et "non-assistance à personne en danger", après l’encerclement de civils piégés lors du raid de la milice djihadiste en 2021. Le projet, qui vise à transformer l'économie locale, a été suspendu en raison de tensions sécuritaires, mais la société espère reprendre les travaux d'ici à août prochain. TotalEnergies continue de croire en l'importance stratégique de ce projet pour le marché du GNL en Afrique. Noël Ndong Notification:Non |