Mécanisme de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba : les signataires réaffirment leur engagement en faveur de la paix en RDCVendredi 30 Mai 2025 - 18:46 Le 12e sommet du Mécanisme régional de suivi de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région des Grands Lacs, tenu le 28 mai à Entebbe, en Ouganda, a débouché sur plusieurs décisions dont l’élection, pour un mandat de deux ans, du président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, à la tête de cette institution, ainsi que des appels au retour au calme dans l’Est de la RDC où des affrontements opposent les forces gouvernementales aux rebelles du M23.
Le sommet d’Entebbe est intervenu dans un climat géopolitique complexe. Car, l’Est de la RDC reste en proie à des conflits armés, avec des violences attribuées à divers groupes, dont le M23 et les Forces démocratiques alliées. Les tensions entre la RDC et le Rwanda sont exacerbées par l’absence de dialogue direct avec le M23. Le président Yoweri Kaguta Museveni, qui avait passé le témoin à la tête du Mécanisme régional à Félix Tshisekedi en 2022, a appelé à un dialogue inclusif pour résoudre les crises internes de la RDC. A l’ouverture des travaux, il a rappelé l’importance d’une coopération régionale renforcée pour surmonter les défis sécuritaires et économiques. Yoweri Museveni a également souligné la responsabilité collective de tous ceux qui sont impliqués dans les processus de paix tout en appelant à une ingérence étrangère limitée dans la région. « Nous savons quel est le problème et qu'il peut être résolu, mais nous devons faire preuve de volonté politique et les étrangers devraient limiter leur implication, car ce sont eux qui, par inadvertance, enhardissent l'erreur. Ceux qui commettent ces erreurs pensent alors que nous ne nous soucions pas de ces groupes internes, nous ne nous soucions pas de la région. Ce qui compte, c'est notre soutien », a-t-il déclaré, rendant hommage à son prédécesseur pour le travail réalisé durant son mandat. Préserver la souveraineté et l'intégrité territoriale des pays voisins Cette rencontre de haut niveau a également mis en lumière des enjeux économiques, notamment l’intégration régionale et les projets d’infrastructures transfrontalières. Les chefs d'État et de gouvernement de la région ont appelé les pays membres ayant ratifié le cadre de la Communauté de développement de l’Afrique australe à respecter leurs engagements. Ils ont, en effet, insisté sur l'importance de préserver la souveraineté et l'intégrité territoriale des nations voisines. Les participants ont, entre autres, validé le projet de plan de Revitalisation de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région. Ils ont, par ailleurs, salué les initiatives de paix en cours pour le retour de la paix dans l'Est de la RDC. Ils ont également souligné l'importance d'assurer la coordination des efforts diplomatiques internationaux en soutien à ceux entrepris par le médiateur désigné par l'Union africaine et le Groupe de facilitateurs CAE-SADC, en s'appuyant sur les progrès réalisés dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi. « Nous saluons les efforts de paix facilités par l'État du Qatar et les États-Unis d'Amérique, ainsi que la signature d'une déclaration conjointe par le gouvernement de la RDC et le M23, le 23 avril 2025, à Kinshasa et Goma, en RDC respectivement, ainsi que la signature d'une Déclaration de principes entre la RDC et le Rwanda à Washington D.C., le 25 avril 2025 ; exhortons tous les partenaires à soutenir ces initiatives et la mise en œuvre des décisions convenues, le cas échéant », ont-ils poursuivi. Les pays signataires et les participants ont, enfin, rappelé la nécessité de mettre fin à l'impunité et à l'exploitation illicite des ressources naturelles au niveau de la région. Notons que l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région avait été signé le 24 février 2013 par onze pays avant d’être rejoints par le Kenya et le Soudan, le 31 janvier 2014. Un accord qui définit dans les grandes lignes les principales mesures nationales, régionales et internationales requises pour consolider la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC et promouvoir la coopération entre les gouvernements des pays de la région. Suscitant l’espoir des lendemains meilleurs après des décennies de conflits, d’instabilité, d’exploitation et de souffrance dans la partie orientale de la RDC, sa mise en œuvre effective a toujours été un problème depuis douze ans.
Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Une vue des participants/DR Notification:Non |