Congrès des trois bassins forestiers : un appel pressant des peuples autochtonesLundi 2 Juin 2025 - 16:15 Le premier Congrès mondial des peuples autochtones et des communautés locales des trois bassins forestiers, tenu du 26 au 30 mai à Brazzaville, s’est conclu par une déclaration poignante lancée aux dirigeants de la planète. Les participants ont exprimé leur désespoir face à la menace grandissante des industriels et à l'impuissance des États, témoignant d’un urgent besoin de solidarité et d’action pour garantir leur survie.
Détenteurs de savoirs traditionnels reconnus, les peuples autochtones — représentant 6 % de la population mondiale — sont responsables de la sauvegarde d'environ 80 % des forêts de la planète. Ils souhaitent que leurs connaissances soient intégrées par les décideurs, car elles sont essentielles pour la conservation de la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles. Dans cette optique, ils aspirent à participer activement à la gestion des ressources naturelles sur leurs territoires, afin de garantir leur conservation à long terme et d’éviter les impacts négatifs sur leurs communautés. « La réponse, c’est nous ! Cette déclaration de Brazzaville est notre contribution active à l’humanité », a déclaré Rukka Sombolinggi, femme leader indonésienne. Un des objectifs de ces assises était d'adopter une feuille de route commune à présenter lors de la prochaine COP30 sur les changements climatiques à Belém, au Brésil. Cette feuille de route inclut notamment l’amélioration de l’accès aux financements pour ces minorités vulnérables. Dans leur déclaration, les délégués des peuples autochtones et des communautés locales réclament un accès direct aux financements pour la conservation, plutôt que de dépendre d’intermédiaires. Ils souhaitent également que les financements soient utilisés pour soutenir des projets de développement durable qui tiennent compte de leurs besoins et de leurs savoirs traditionnels. Notons que plus de vingt-quatre pays des trois bassins forestiers étaient représentés à Brazzaville, ainsi que des délégués d'organisations telles que l’Alliance des peuples autochtones, le Réseau des populations autochtones et locales pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique centrale, ainsi que les organismes GIZ, WWF et WCS. Pour la ministre congolaise de l’Économie forestière, Rosalie Matondo, l'objectif de ces assises a été atteint. « Il nous faut présenter les conclusions de ce congrès à nos gouvernements respectifs et aux Nations unies lors de la COP30. Le chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso, s’est engagé à porter la déclaration de Brazzaville auprès de ses pairs », a-t-elle souligné. Le planting d’arbres a constitué un autre fait marquant de cette rencontre inédite. En effet, le 30 mai, peu après la clôture du congrès, les participants ont procédé à la plantation d'arbres sur le site de la Corniche, visant à créer une forêt dédiée à cette minorité. Plus de 2500 plants ont été mis en terre, devenant ainsi des témoins vivants des engagements pris au cours du congrès.
Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :L'instant de clôture du congrès/Adiac Notification:Non |