Wisu film festival 2025 : des cartes blanches aux échanges, le cinéma congolais en partage

Mercredi 11 Juin 2025 - 16:15

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« Dans ces cartes blanches, je ne vois plus un public en face de moi ; je vois des complices. On se passe le flambeau, c’est aussi simple que ça ». Ces mots de Liesbeth Mabiala, réalisatrice et productrice congolaise, résument à merveille l’esprit du Wisu film festival, lancé le 9 mai en simultané de la célébration du Mois de l’Europe et du festival du film européen-africain. Plus qu’un rassemblement, Wisu film festival se veut un espace de transmission où le cinéma congolais se raconte par certains et se découvre par d’autres.

Depuis le lancement du Wisu film festival 2025, cinq cartes blanches se sont succédé, proposant à chaque invité une tribune intime pour partager un extrait de ses œuvres, évoquer son parcours, puis répondre aux questions du public dans un cadre restreint. 

Richi Mbebele, acteur et réalisateur-producteur congolais salué pour son regard sensible sur les dilemmes moraux de la société, a ouvert la série des cartes blanches, le 14 mai, aux ateliers Sahm. Puis, le 3 juin, Liesbeth Mabiala, forte d’un parcours audacieux de comptable-commerciale devenue cinéaste, est revenue sur sa trajectoire et sur « Niamo », son dernier film sorti en mars. Le 4 juin, c’est la juriste Gouadi-Koussiama qui a éclairé les arcanes des contrats de production en abordant les droits, devoirs et garanties des producteurs et auteurs, avant que Hassim Tall Boukambou ne clôture ce cycle, le 6 juin, au Centre national des archives, autour d’un plaidoyer fort pour la préservation du patrimoine cinématographique congolais.

Se félicitant du bon déroulement de ces cartes blanches, Armelle Luyzo Mboumba, réalisatrice-productrice et directrice du Wisu film festival, a notifié que « ces rencontres permettent de sortir de la simple consommation du film pour entrer dans les coulisses de la création, dans ses doutes et sa persévérance ».

Débattre le cinéma congolais d’aujourd’hui en vue de penser demain

Tout au long du Wisu film festival qui se clôturera le 13 juin, les cartes blanches ont été prolongées par une série d’échanges réunissant professionnels, universitaires et acteurs du secteur cinématographique congolais autour de grandes questions. Au total, cinq panels aux thématiques variées ont rythmé quelques après-midi du festival. Ce, dans une ambiance à la fois studieuse et détendue.

Parmi les thématiques abordées, l’avenir du cinéma congolais, avec la participation d’Émeraude Kouka, conseiller au ministère de l'Industrie culturelle, ou encore de l’acteur Sorel Boulingui. Le financement des projets a aussi été au cœur des discussions, réunissant des profils variés comme Kelly Kamala ou Michael Gandoh.

Autre temps fort, la réflexion sur l’identité cinématographique congolaise. A cet effet, Richi Mbebele, Aude May, Lela Razias Houmi ou encore Dinel Desouza ont esquissé les contours d’un cinéma enraciné, libre et singulier. Enfin, un dernier panel a permis à des figures comme Ralff Lhyllian ou Aude May de partager leurs histoires personnelles avec le septième art, souvent marquées par des vocations tardives mais fulgurantes.

À travers ces cartes blanches et ces débats, le Wisu film festival s’impose comme un incubateur d’idées et, surtout, un révélateur de talents. Une édition inaugurale bien pensée qui a choisi de mettre la lumière là où elle manque le plus : sur les voix sincères et les regards en construction.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- La cinéaste congolaise Liesbeth Mabiala discutant librement avec le public dans le cadre du Wisu film festival 2025/DR 2- Une vue du public lors de la carte blanche avec la réalisatrice Liesbeth Mabiala/DR 3- Une vue des intervenants et du modérateur lors du panel inaugural/DR

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