Entrepreneuriat : le Figa finance des activités des jeunes dans la Likouala

Jeudi 19 Juin 2025 - 11:15

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Le Fonds d'impulsion, de garantie et d'accompagnement de très petites, de petites et moyennes entreprises (Figa) a offert, en marge du Forum horizon initiative et créativité (Fhic), tenu du 12 au 14 juin à Impfondo, chef-lieu du département de la Likouala, des chèques dont les montants varient entre 400 000 et 500 000 FCFA aux jeunes entrepreneurs.

Évoluant dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage et la restauration, un échantillon de cinq sur cinquante-cinq bénéficiaires a réceptionné les chèques le 14 juin, en clôture du Fhic. Ces financements permettront aux bénéficiaires d’accroître leur productivité. « J’étais dans l’informel, avec le peu que nous avons reçu, c’est une façon de nous impulser comme il se doit. L’impulsion nous permettra d’aller plus loin encore, en mutant du secteur informel vers le secteur formel », a souligné l’un des récipiendaires.

Du côté du Figa, représenté par le président de son Conseil d’administration, Rodrigue Malanda Samba, les bénéficiaires ont été exhortés à la bonne utilisation de ces fonds. Le chef d’agence Express Union, Flauvert Kouam, a insisté sur les avantages de ces crédits et au respect des engagements pris pour   promouvoir le développement économique du pays.

Les peuples autochtones honorés au Fhic

Excellant dans la pêche, Roland Mokéké, un autochtone, a été honoré à la clôture du Fhic en recevant le prix d’excellence « Le prince ». Les deux autres prix, notamment le prix de « Bronze » et le prix « Silvère » ont été remportés par Guillaumette Matala et Alida, deux femmes évoluant également dans le secteur agricole. Ces prix sont un encouragement à la promotion du travail des agriculteurs.

Située au bord de la rivière Oubangui, la Likoula est un département à fortes potentialités économiques. L’agriculture, la pêche et la chasse restent les activités lucratives pratiquées au quotidien par les habitants pour le développement local. Toutes ces questions ont été au centre des thématiques développées au cours du Fhic dans le but d’accroître la productivité et de permettre à la population de bénéficier d’un accompagnement dans la commercialisation des produits.

 « Le poisson que nous avons, il y a des moments où il en manque. Nous pouvons avoir un peu pour manger, mais nous n’avons pas des poissons pour commercialiser afin de gagner de l’argent. Si nous nous mettons à faire des étangs, nous pouvons toujours gagner de l’argent.  Ce sont des activités qui peuvent permettre aux jeunes, s’ils acceptent de se spécialiser, de gagner de l’argent en assurant une pérennité dans la production », a expliqué le député de Dongou, Guy Patrick Gondzia.

Producteur agricole, Rufin Kinanga a partagé son expérience et ses méthodes de production aux agriculteurs de la Likouala. « Il y a beaucoup de plantes qui sont ici que l’on peut juste valoriser pour produire les bio engrais (les engrais organiques). Ici, pour l’instant, nous n’avons pas trop besoin des engrais chimiques, mais on peut en utiliser en micro dose », a-t-il conseillé.

Quelques difficultés de la Likouala  

La 4e édition du Fhic a été également une occasion pour les participants de dénoncer et d’exprimer leur mécontentement suite aux difficultés auxquelles ils font face. La population autochtone du département de la Likouala n’a pas caché son désarroi, dénonçant des traitements inhumains qu’elle subit. « Nous subissons tout ici à Impfondo pour ne pas dire dans la Likouala. Nous n’avons pas de lieux ni des terres dans ce département. Lorsque nous cultivons des champs, on vient nous chasser, nos huttes sont détruites, maintenant qu’allons-nous faire ? Lorsqu’il y a des petits métiers dans la localité, on prend seulement les Bantous, on ne touche pas chez les autochtones. Lorsque nous partons pour la maternité, on nous donne souvent deux comprimés de Paracétamol pour les enfants. Ils ne leur font pas des injections  », a décrié le jeune autochtone Sosthène Ekeba.

Si les autochtones parlent du mépris, Lobah Sebette évoque, quant à lui, les difficultés en infrastructures routières, en électricité et en approvisionnement en eau freinant ainsi le développement socioéconomique de ce département. « Les problèmes qui empêchent la Likouala d’émerger, c’est d’abord le transport parce que nous sommes à 80% agriculteurs. Ensuite, nous sommes des artisans, des inventeurs, mais nous n’avons pas d’électricité. On nous donne le courant la nuit. Nous demandons aux décideurs politiques de voir ce problème », a-t-il suggéré.

Le parrain de cette édition, le général Noël Léonard Essongo, a invité les jeunes d’Impfondo à saisir cette opportunité en s’appropriant les enseignements reçus pour contribuer au développement de leur département. « La jeunesse ici présente doit se prendre en charge, elle n’a pas le droit de se laisser aller. Nous savons que les défis sont importants, il faudrait se prendre en charge pour montrer, traverser, transcender ces difficultés pour que l’on sente effectivement que l’on vit, que grâce à nous, la vie existe dans le département et que nous sommes prêts à le développer », a résumé le chef d’état-major particulier du président de la République.  

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1- La présidente du comité d'organisation posant avec les bénéficiaires / DR 2- Les cinq récipiendaires des chèques du Figa/DR

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