Accord préliminaire de paix entre la RDC et le Rwanda : une lueur d'espoir à WashingtonVendredi 20 Juin 2025 - 13:15 Le 18 juin a marqué une avancée significative dans les relations tumultueuses entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Lors de pourparlers tenus dans la capitale américaine, des experts des deux pays ont paraphé un accord préliminaire de paix sous la médiation des États-Unis, en présence de représentants du Qatar, un acteur clé dans les efforts diplomatiques de la région. Dans un communiqué conjoint, les gouvernements de Kinshasa, Kigali et Washington ont souligné l'importance de l'accord préliminaire pour favoriser un dialogue constructif. La secrétaire d'État adjointe américaine aux Affaires politiques, Allison Hooker, a déclaré que cet accord « jette les bases d'une paix durable, tout en respectant la souveraineté et l'intégrité de chaque nation ». La signature officielle est attendue le 27 juin, lors d'une cérémonie impliquant les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais et le secrétaire d'État américain, Marco Rubio. Cet accord aborde plusieurs enjeux cruciaux tels que le respect de l'intégrité territoriale de chaque État et l'interdiction des hostilités. Il propose également un plan pour le désengagement, le désarmement et l'intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques qui alimentent l'instabilité dans l'Est de la RDC. À ce sujet, le chef de la diplomatie rwandaise a affirmé que « le désarmement des groupes armés est essentiel pour garantir la paix et permettre un retour à la normale dans nos communautés ». En outre, un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité sera établi, incorporant les concepts d'opérations pour une réponse sécuritaire efficace. Cet aspect a été souligné par un expert congolais présent aux pourparlers, qui a déclaré : « La sécurité régionale dépend de notre capacité à coordonner nos efforts et à nous engager ensemble contre les menaces communes ». L'accord offre aussi un cadre pour le retour des réfugiés et des personnes déplacées internes, tout en garantissant l'accès humanitaire nécessaire à des millions de personnes dans le besoin. Le président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a insisté sur ce point, déclarant que « chaque Congolais déplacé mérite de retourner chez lui dans la dignité et la sécurité ». Les efforts pour établir une intégration économique régionale sont également mis en avant, ce qui pourrait ouvrir la voie à des échanges commerciaux fructueux entre les deux nations. Le ministre des Finances rwandais a ajouté : « Une prospérité partagée est possible si nous travaillons main dans la main pour surmonter nos différends historiques ». La médiation des États-Unis et le rôle d'observateur du Qatar sont salués, ces pays ayant contribué à harmoniser les efforts de paix. La déclaration commune souligne que « l'engagement international est crucial pour soutenir nos efforts locaux et garantir que notre région ne retombe pas dans le cycle de la violence ». Cependant, l’instabilité persistante dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu reste une préoccupation majeure. Les conflits impliquant de multiples groupes rebelles continuent d’aggraver la crise humanitaire régionale. La RDC accuse régulièrement le Rwanda de soutenir certaines des milices actives dans la région, ce que Kigali dément. Le ministre de la Défense rwandais, le général Juvenal Marizamunda, a déclaré que « l’accusation de soutien aux groupes armés est infondée et nuit aux efforts de paix que nous cherchons à établir ». Les tentatives précédentes d’établir un cessez-le-feu solide, telles que celles conduites à Luanda en 2022 et 2024, ont échoué à susciter une paix durable. Cet accord préliminaire pourrait donc représenter une lueur d'espoir, mais les préoccupations persistent quant à la mise en œuvre efficace des engagements pris. Le président congolais a averti : « Pour que cet accord fonctionne, il faut plus que des promesses ; il faut des actions concrètes ». À l’aube de cette signature d'accord, les regards se tournent vers Kinshasa et Kigali pour voir si cette fois-ci, un chemin vers une paix durable et une coopération régionale positive se dessine. L'avenir de l'Est de la RDC repose également sur un réengagement sincère de toutes les parties vers une solution pacifique et collaborative. Noël Ndong Notification:Non |