Disparition : Me Martin Mberi inhumé provisoirement au mausolée Marien-Ngouabi

Mercredi 25 Juin 2025 - 18:38

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Décédé le 5 juin à Brazzaville, à l’âge de 85 ans, l’ancien ministre d’Etat, secrétaire permanent du Conseil national du dialogue, Me Martin Mberi, a été porté en terre provisoirement au mausolée Marien-Ngouabi, avant l’inhumation définitive dans le district de Mouyondzi, dans le département de la Bouenza.

Peu avant l'inhumation de l'illustre disparu, les corps constitués nationaux avec à leur tête le couple présidentiel, lui ont rendu un dernier hommage dans la salle de conférences internationales du Palais des congrès de Brazzaville. Né le 31 décembre 1940 à une vingtaine de kilomètres du centre du district de Mouyondzi, dans le département de la Bouenza, Martin Mberi a commencé ses études primaires à Brazzaville à l’école de la mission évangélique suédoise à Poto-Poto, avant de les poursuivre au CMI à l’école primaire de Mansimou et à l’école protestante de Moungali où il obtient le Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE) en 1955.

Il a fréquenté au collège de Ngouedi entre 1956 et 1960, où il a obtenu le Brevet élémentaire. De 1960 à 1963, il est élève au lycée Savorgnan-de-Brazza. Un parcours sanctionné par l’obtention d’un baccalauréat, série philosophie en 1963. En 1964, Mberi Martin embrasse la carrière d’enseignant par l’entremise d’un contrat d’instituteur à l’école protestante de Poto-Poto. Il obtient en 1973 une licence en droit, mention droit public science politique puis, en 1982, est diplômé d’étude comptable supérieure, d’études supérieures spécialisées en management des projets  et de techniques d’organisation du Centre national des arts et métiers de Paris, en France.

Chargé de cours à l’Université Marien-Ngouabi en sociologie politique (1972-1974), directeur de l’École nationale d’administration du Congo, Martin Mberi fut également procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Brazzaville (1977) avant d'exercer comme avocat près la Cour d’appel de cette ville à partir de 1987.

Président de la section locale de l’Association scolaire du Congo, une organisation de jeunesse portée par l’esprit de la gauche révolutionnaire dès la classe de 5e, il deviendra plus tard président national de cette association et membre influent du Conseil national de la jeunesse. Il est élu député à l’Assemblée nationale pour le compte du Conseil national de la jeunesse à l’âge de 23 ans, questeur, président de la commission des affaires étrangères. Il y siège jusqu’au triomphe du mouvement insurrectionnel du 31 juillet 1968 qui propulse Marien Ngouabi aux commandes.

Un des artisans du déroulement de la Conférence nationale souveraine

En 1966, Martin Mberi est nommé commissaire du gouvernement (préfet extraordinaire) dans la région des Plateaux avec résidence à Djambala. « Me Martin Mberi aura ainsi vécu les péripéties de la vie politique congolaise de 1997 jusqu’à son dernier souffle à vos côtés, monsieur le président de la République. Il vous aura accompagné en tant que ministre d’Etat, dans l’esprit de la Convention pour la paix et la reconstruction du Congo. Notre frère se démarque de nous le temps de l’élection présidentielle de 2002 à laquelle il se fait candidat indépendant », a déclaré le Pr Charles Zacharie Bowao dans l’oraison funèbre.

Membre du directoire du Conseil national de la révolution, chargé de la communication et des médias, Martin Mberi avait été écarté du Parti congolais du travail (PCT), en compagnie de Pascal Lissouba, au lendemain du congrès constitutif du 31 décembre 1968. Il entre au PCT au congrès de 1972 en qualité de membre du secrétariat du Comité central, chargé de l’éducation, de la culture, du sport et de la jeunesse et directeur de l’école du parti.

Selon l’ancien ministre de la Défense nationale, Charles Zacharie Bowao, Martin Mberi est, au côté du président Denis Sassou N’Guesso, l’un des artisans du déroulement sans heurts de la Conférence nationale souveraine. A la création de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale, en fin 1991, il est nommé porte-parole et représentant personnel de Pascal Lissouba. En 1992, il entre au gouvernement en qualité de ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation ; il occupera plusieurs postes gouvernementaux entre 1992 et 1997. Au sortir de la guerre du 5 juin, Me Martin Mberi est nommé ministre d’Etat, ministre des Transports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande, ministre de la Construction et l’urbanisme.

« De 2002 à 2017, il garde de très bons rapports avec le président de la République. Il est nommé secrétaire permanent du Conseil national du dialogue le 9 août 2018. Un appel du destin de celui qui, de tout temps, prônait le dialogue, avec vous comme seule voie de consolidation de la paix », a déclaré le Pr Charles Zacharie Bowao, saluant son parcours d’exception et son exemplarité manifeste au service de l’humanité.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1-Le chef de l'Etat s'inclinant devant le cercueil / DR 2- Le couple présidentiel rendant hommage à Martin Mberi/DR

Notification: 

Non