Conférence internationale sur le financement : relever les défis en matière de développement durable

Mardi 1 Juillet 2025 - 16:01

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Les dirigeants du monde sont réunis à Séville, en Espagne, depuis le 30 juin, dans le cadre de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement. Une rencontre cruciale visant à repenser les mécanismes de financement en faveur du développement durable à l’échelle mondiale. 

Le sommet qui se tient jusqu’au 3 juillet intervient dans un contexte marqué par des crises économiques, climatiques et géopolitiques croissantes. Des chefs d’État, ministres des finances, représentants d’organisations internationales, acteurs du secteur privé et membres de la société civile échangent autour des solutions pour combler le déficit de financement estimé à plus de 4 000 milliards de dollars par an pour atteindre les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030.

Réformer l’architecture financière mondiale

Parmi les priorités, figure la réforme de l’architecture financière internationale, jugée inadaptée aux défis actuels. Plusieurs pays du Sud ont plaidé pour un système plus équitable, réclamant l’allègement de la dette, l’élargissement de l’accès aux financements concessionnels, et une meilleure représentation dans les institutions financières multilatérales. « Il est temps d'agir avec audace pour mettre en place un nouveau pacte financier mondial capable de répondre aux besoins des populations les plus vulnérables. Nous avons besoin d’un système fiscal plus juste, conçu par tous et non par quelqu’un », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, dénonçant un ordre économique dominé par une poignée d’acteurs.

Mobiliser les ressources nationales

Les conférenciers ont également insisté sur la nécessité de renforcer la mobilisation des ressources domestiques, notamment à travers une fiscalité plus juste et efficace, et de lutter contre les flux financiers illicites qui privent chaque année les pays en développement de milliards de dollars.

Des propositions concrètes ont été avancées, dont la mise en place d’un cadre fiscal mondial plus transparent, l’appui aux administrations fiscales nationales, et une coopération renforcée en matière de lutte contre l’évasion fiscale.

Un appel à la solidarité et l’innovation

Enfin, un accent particulier a été mis sur la mobilisation du secteur privé, le développement de nouveaux instruments financiers innovants et le financement climatique. La conférence a appelé les pays développés à respecter leurs engagements financiers vis-à-vis des pays du Sud, notamment les 100 milliards de dollars annuels promis pour l’action climatique. « Cette conférence n’est pas une affaire de charité. Il s’agit de rétablir la justice et de garantir à chacun la possibilité de vivre dans la dignité. Ce n’est pas une question d’argent mais un investissement dans l’avenir que nous souhaitons construire ensemble », a martelé le chef de l’Organisation des Nations unies.

Un texte intitulé « Engagement de Séville » qui comprend plus de 130 mesures concrètes a été adopté lors de la session inaugurale de cette conférence afin de permettre de réorienter les investissements vers les pays les plus vulnérables.

Cette quatrième conférence s’inscrit dans la continuité du Sommet de l’avenir tenu à New York, en septembre 2024, où les Etats membres avaient adopté un pacte pour l’avenir visant à renouveler le multilatéralisme et à renforcer la coopération mondiale. Elle marque ainsi une nouvelle étape dans la mise en œuvre concrète de cet engagement, en recentrant l’attention sur les moyens financiers indispensables à la réalisation des objectifs de développement durable.

 

Jean Pascal Mongo-Slyhm (Stagiaire)

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