Edouard Firmin Matoko : bâtir l’UNESCO du futur par l’excellence africaine

Vendredi 4 Juillet 2025 - 3:56

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Un Congolais à la tête d’un projet multilatéral audacieux : éducation, paix, numérique, patrimoine

Alors que l’UNESCO, confrontée à des tensions géopolitiques et une compétition de modèles, poursuit sa transformation, Firmin Édouard Matoko, diplomate et économiste congolais né à Brazzaville en 1956, incarne un tournant stratégique. Sous-directeur général de l’Organisation chargé de la Priorité Afrique et des relations extérieures depuis 2017, il incarne désormais l’espoir d’un leadership africain inclusif, porté par une vision globale.

Un profil exceptionnel au service d’une réforme urgente

Diplômé en économie de La Sapienza (Rome, 1981), polyglotte, Firmin Edouard Matoko a gravi les échelons de l’UNESCO (Bamako, Quito, Addis-Abeba) avant de rejoindre le siège parisien. Le candidat africain à la direction générale (élection en novembre 2025 à Samarcande) se présente avec un programme centré sur trois ambitions : repenser la gouvernance, renforcer l’éducation/technologie, et garantir la paix par l’éducation à la citoyenneté mondiale. « Je viens proposer un nouvel élan », affirme-t-il.

Troisième mission : réinvention structurelle et financière

Sa feuille de route propose un « aggiornamento » de l’UNESCO, basé sur :

  • Une gouvernance agile, centrée sur la transparence des dépenses et l’évaluation de l’impact dès le premier dollar investi ;
  • Diversification des financements : développement du Sud-Sud-Nord, contributions volontaires innovantes et partenariats éthiques ;
  • Un Africa Lab, incubateur de projets éducatifs et culturels alignés sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA).

Visionnaire, il vise à renforcer le capital humain du continent et à ériger l’Afrique en laboratoire de solutions globales, rappelant les valeurs partagées de l’UNESCO, « le grand courtier international, sur le plan international ».

Priorité à la jeunesse, aux femmes et à l’innovation

Les priorités humaines du candidat sont claires :

  • Programme « GénérationsUNESCO » : formation civique, éthique scientifique et leadership dans les zones de conflits et post‑conflits
  • Programme « Femmes pour la Paix » : autonomisation des femmes bâtisseuses de paix, sous l’égide de la société civile
  • Renforcement de l’accès aux STEM, des systèmes d’alerte précoce climat en Afrique, aux capacités numériques féminines

 Culture, patrimoine et résilience

Firmin Edouard Matoko défend une protection ciblée du patrimoine en zone de conflit, conscient des limites de l’UNESCO : « On ne peut pas tout protéger à 100 % ». Il soutient la restitution du patrimoine africain, saluant l’engagement croissant des anciennes puissances.

Géopolitique, diplomatie et influence

Le candidat Matoko se positionne en candidat universel, favorable à la solidarité multilatérale et à l’universalité de la mission UNESCO. Il soutient  la dépolitisation de l’Organisation, un forum permanent sur l’Afrique. Sa trajectoire africaine, diplomatique et globale fait de lui un vecteur crédible pour renforcer la position de l’UNESCO face à la concurrence des blocs et au repli nationaliste.

Enjeux économiques et stratégiques

  • Financement durable : l’approche finance-action de Firmin Edouard Matoko pourrait stabiliser les ressources de l’UNESCO, souvent dépendantes de contributions volontaires fluctuantes.
  • Capacité d’innovation : l’Africa Lab, orienté STEM et numérique, pourrait générer un effet de levier stratégique pour les solutions climatiques et technologiques.
  • Impact global : un leadership africain transparait comme un signal fort, repositionnant l’UNESCO comme un acteur pertinent dans un monde multipolaire.

un Africain à la tête d’un projet universel

Avec Firmin Édouard Matoko, l’UNESCO dispose d’un pari stratégique : conjuguer réforme structurelle, leadership inclusif, innovation technologique et protection du patrimoine. Sa vision est porteuse d’un dialogue renouvelé entre le Nord et le Sud, visant à faire de l’organisation onusienne un laboratoire de paix et de progrès, prêt à affronter les défis de l’après‑2030. Poursuivre le travail commencé  par le Sénégalais Amadou Makhtar Mbow à la tête de l’UNESCO (1974-1987) : « Puiser  sa force dans la diversité, et dans l’unité de notre engagement ». Une ambition qui appelle « au multilatéralisme renouvelé, fondé sur la confiance ».  « L’Afrique ne doit plus être en périphérie : elle doit être le laboratoire »,  affirme Firmin Edouard Matoko, propulsant sa candidature bien au-delà du continent, avec le soutien du président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso.

Noël Ndong

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