Afrique centrale : un séminaire d’évaluation de l’impact de la culture dans les stratégies de développement durable

Jeudi 17 Juillet 2025 - 9:56

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Un atelier régional de renforcement de capacités consacré aux indicateurs thématiques de l’Unesco pour la culture dans le programme 2030 s’est ouvert le 16 juillet, à Brazzaville, en présence d’experts, de représentants gouvernementaux, d’institutions culturelles ainsi que des délégués de plusieurs pays d’Afrique centrale. Objectif : consolider les compétences des acteurs nationaux pour intégrer la culture dans les politiques publiques liées au Objectifs de développement durable (ODD).

Organisé avec le soutien de l’Unesco, en collaboration avec l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), l’atelier de renforcement de capacités consacré aux indicateurs thématiques de l’Unesco pour la culture dans le programme 2030 prendra fin le 18 juillet.

« Ce renouveau technique s’inscrit dans une dynamique globale. Il répond à une nécessité de mieux intégrer la culture dans les stratégies de développement durable. L’Unesco, en lien avec l’Agenda 2030, a élaboré des indicateurs qui permettent de mesurer concrètement l’impact des politiques culturelles. Leur appropriation par nos administrations et nos institutions est en enjeu stratégique. Car mieux évaluer, c’est mieux gouverner. Et mieux gouverner, c’est mieux servir », a indiqué le directeur de cabinet de la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Lis Pascal Moussodji, dans son allocution d’ouverture.

Il a rappelé que la culture ne devrait plus être perçue comme un secteur marginal, mais comme un vecteur puissant d’innovation, de cohésion sociale et de prospérité partagée, réaffirmant l’engagement de son département à structurer l’écosystème culturel, à valoriser les savoir-faire et à renforcer les industries créatives sur tout le territoire national, qui repose selon lui sur des modèles adaptés, des outils d’analyse, des mécanismes de suivi, ainsi que des ressources humaines qualifiées.

Le représentant de l’OIF pour l’Afrique centrale, Alphonse Waguena, pour sa part, a mis l’accent sur la convergence des actions entre les partenaires internationaux et les États africains pour mieux valoriser les données culturelles. « L’OIF, avec l’expertise de l’Unesco, souhaite accompagner les pays d’Afrique centrale à travers cet atelier de formation. Notre objectif est de fournir un cadre commun pour mesurer la contribution socio-économique de la culture, renforcer la capacité des pays à collecter et traiter les données, et poser les bases de politiques culturelles mieux informées », a-t-il dit.

De son côté, le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM), Gon Myers, a rappelé que les indicateurs culturels développés par l’organisation constituent un outil essentiel pour mesurer les interactions entre culture et développement. Ils contribuent à l’éducation, à l’inclusion sociale, à la croissance économique et à la préservation du patrimoine commun. Gon Myers a insisté sur la nécessité pour chaque pays d’adapter ces indicateurs à ses réalités nationales et d’assurer une collaboration étroite entre les ministères, les instituts de statistique et les acteurs de terrain. « La culture est vitale pour la société africaine. Elle porte nos traditions, nos savoirs ancestraux. Le Congo a identifié la culture comme un levier de diversification économique dans son Plan national de développement 2022-2026, qui constitue également un cadre de reproduction statistique pour suivre l’évolution des politiques publiques à travers les données », a affirmé le représentant du PAM.

Les travaux de l’atelier s’articulent autour de sessions techniques, de partage d’expériences et de simulations pratiques. Ils permettent aux participants d’identifier les sources de données disponibles, de planifier leur collecte et d’élaborer des stratégies d’intégration des indicateurs dans les dispositifs nationaux de suivi des ODD. Le rôle des artistes, des institutions patrimoniales et des communautés locales est également mis en avant comme acteur central du développement durable.

À l’issue des trois jours, une feuille de route régionale devrait être adoptée, traçant les prochaines étapes de mise en œuvre des indicateurs de culture dans les pays représentés. Cet engagement marque une avancée significative dans la reconnaissance de la culture comme levier de transformation et d’inclusion dans les politiques africaines de développement.

Jean Pascal Mongo-Slyhm (Stagiaire)

Légendes et crédits photo : 

1- Le présidium des travaux / Adiac 2- Les participants à l'atelier / Adiac

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