Imminence d'un gouvernement d'union nationale: entre calculs politiques et urgence nationale

Lundi 28 Juillet 2025 - 13:08

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Après la nomination des nouveaux mandataires dans plusieurs entreprises et institutions publiques, l’attention se tourne désormais vers une autre étape majeure de la vie politique congolaise : la formation d'une nouvelle équipe gouvernementale.

Tous les signaux convergent vers l’imminence du réajustement gouvernemental, comme en témoignent les tractations de plus en plus intenses au sein des états-majors politiques. Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, entend donner un souffle nouveau à son second mandat, en s'entourant de figures capables d’incarner et de concrétiser sa vision de redressement national.

Dans un contexte marqué par la persistance de la guerre dans l’Est du pays, malgré la signature à Washington de l'accord de principes entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, l’idée d’un gouvernement d’union nationale ressurgit avec insistance. Un front politique élargi et renforcé apparaît, dans certains cercles de décision, comme la seule voie crédible pour faire face efficacement aux menaces qui pèsent sur l’intégrité du territoire national. De ce fait, une recomposition politique semble inévitable, avec à la clé, de nouvelles alliances, aussi bien au sein de l’Union sacrée de la nation qu'avec certaines forces de l’opposition ouvertes au dialogue.

Entre-temps, la reconduction de la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, apparaît de moins en moins probable, au regard du contexte sécuritaire et politique exigeant un profil plus offensif à la tête de l’exécutif national. Le nouveau gouvernement, en gestation, devra relever deux défis majeurs : répondre à l’urgence sécuritaire dans l’Est du pays et incarner un véritable souffle de renouveau politique. Dans cette perspective, le nom de l’opposant Martin Fayulu refait surface comme une alternative crédible. Son entrée dans l’équipe gouvernementale pourrait offrir au régime Tshisekedi une légitimité renforcée et une dynamique d’unité nationale propice à la mise en œuvre du programme de développement.

Cependant, les lignes restent floues. Les partisans de Fayulu, notamment au sein de l’ECiDé, se montrent réticents. Ils posent comme préalable la tenue d’un dialogue sincère, inclusif et structuré, conformément aux recommandations conjointes de la Conférence épiscopale nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo. Pour eux, l’éventuelle participation au gouvernement ne saurait se faire sans un véritable consensus national. Quoi qu’il en soit, une chose semble acquise : les "bois morts", sans bilan convaincant, seront écartés de la future équipe. Dans cette atmosphère de manœuvres politiques et d’attente fébrile, la nation retient son souffle. La publication imminente du nouveau gouvernement, fruit d’intenses arbitrages au sommet de l’État, devrait mettre un terme à plusieurs semaines de spéculations. Dossier à suivre.

Sylvain Andema

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