Soudan : deux gouvernements parallèles à la tête du paysMardi 29 Juillet 2025 - 14:46 Deux mois après la formation d’un gouvernement favorable au général Abdel Fattah al-Burhane, un exécutif rival a été annoncé, le 27 juillet, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Ce pouvoir parallèle comprend un Conseil présidentiel, un gouvernement et un gouverneur pour le Darfour. L’Alliance Tasis, dirigée par les FSR, a nommé le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, commandant du groupe paramilitaire, à la tête du Conseil présidentiel, qui est composé de 15 membres. Les FSR sont issues des célèbres milices Janjawid, mobilisées il y a deux décennies par le président de l'époque, Omar el-Béchir, contre les populations d'Afrique de l'Est au Darfour. Son vice-président est Abdel Aziz al-Hilu, chef du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord, qui contrôle certaines zones du sud du pays. Le gouvernement parallèle est dirigé par Mohamed Hassan al-Ta’ayshi, un civil qui avait siégé au Conseil souverain de transition en 2019 avant de démissionner en 2021. Son gouvernement, baptisé « Paix et Unité », est basé à Nyala, capitale du Kordofan du Sud. Il est chargé d'administrer les zones sous contrôle des FSR, au Kordofan et au Darfour. Enfin, El Hadi Idriss, l’un des dirigeants de Tasis, a été nommé gouverneur du Darfour, face à son rival Minni Arko Minnawi. La formation de deux gouvernements parallèles risque d’aggraver la crise au Soudan, qui est plongé dans le chaos depuis que les tensions entre l’armée et les paramilitaires des FSR ont dégénéré en affrontements en 2023 à Khartoum, la capitale, et ailleurs dans le pays. Cette situation intervient cinq mois après la signature, en février, par les FSR et leurs alliés, d’une charte à Nairobi, au Kenya, visant à établir un gouvernement parallèle dans les zones contrôlées par les paramilitaires. De nombreux pays, dont les États-Unis, se sont opposés à cette initiative concernant la « constitution de transition ». Le ministère des Affaires étrangères du gouvernement de Khartoum a condamné cette annonce dans un communiqué, le qualifiant de « faux gouvernement » et exhortant la communauté internationale à ne pas s'engager avec l'administration dirigée par les FSR. Fiacre Kombo Notification:Non |