Interview. Black Panther : « La cuisine est une langue, un pont, un cri d’amour pour l’Afrique »

Mardi 29 Juillet 2025 - 14:22

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Dans son nouveau single de 6 minutes  intitulé « Gastronomie africaine », l’artiste slameur Black Panther mêle poésie, identité et mémoire culinaire. Un clip sensoriel et vibrant à découvrir sur YouTube, premier extrait de son futur album « La force des mots ». Les Dépêches de Brazzaville l’ont rencontré.

 

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Ce projet « Gastronomie africaine », que représente-t-il pour vous ?

Black Panther (B.P.) : Ce clip est une lettre ouverte à l’Afrique. Il représente le retour aux sources, l’hommage aux ancêtres et à notre quotidien trop souvent invisible. En tant qu’artiste, c’est ma façon de dire que la culture passe aussi par la cuisine. Et en tant qu’Africain, c’est un cri d’amour, un plaidoyer pour la valorisation de nos racines.

L.D.B. : Pourquoi avoir choisi de diffuser des capsules sur la toile avant le clip ?

B.P. : La cuisine est une mémoire vivante. Ces capsules montrent que derrière chaque plat se cache une histoire, un visage, une émotion. J’ai voulu partager ces moments d’intimité et de vérité avant de dévoiler le message artistique. C’était essentiel d’incarner la chaleur avant de chanter les saveurs.

L.D.B. : Comment s’est faite la sélection des artistes apparaissant dans les différentes capsules ? Un plat vous a-t-il particulièrement marqué ?

B.P. : Les artistes ont été choisis pour leur sensibilité, leur lien authentique avec leur culture et leur capacité à la transmettre : Mixiana Laba, Dalie Dandala, Fanie Fayar, Salma ou encore Binta Traoré. Le plat qui m’a le plus marqué ? Le « Matembelé tomson » avec Fanie Fayar, préparé avec patience et passion. Chaque bouchée racontait une enfance, un village, une célébration. Ça m’a touché profondément.

L.D.B. : Quel message portez-vous dans ce morceau ?

B.P. : À travers mes mots, j’ai voulu transmettre l’idée que la gastronomie est plus qu’un repas : c’est une langue, un art, un pont entre générations. Le morceau évoque la tendresse des souvenirs, la beauté du geste, la richesse cachée dans nos marmites. C’est une ode à l’ordinaire devenu extraordinaire. Mais aussi un hommage personnel… à ma mère partie trop tôt.

L.D.B. : Diriez-vous que la culture culinaire africaine est sous-exploitée artistiquement ?

B.P. : Elle est présente, mais trop souvent en marge. Pourtant, elle raconte notre histoire avec autant de force qu’un chant ou une peinture. Je crois qu’il est temps de lui donner la place qu’elle mérite dans l’art, de l’explorer, de la magnifier et de la partager au monde avec fierté. Il y a là un patrimoine à réinventer.

L.D.B. : Vers quoi souhaitez-vous faire évoluer votre art ?

B.P. : Je veux que mon art soit un carrefour. Une fusion entre le son, l’image, la mémoire et l’espace. Je souhaite qu’il parle aux yeux, aux oreilles et à l’âme. Qu’il révèle nos trésors sans folklore, avec vérité. Mon ambition est de créer des œuvres qui soignent, rassemblent et inspirent. Que la poésie redevienne populaire, vivante et utile.

L.D.B. : Où peut-on découvrir le clip et quelle réception espérez-vous ?

B.P. : Il est disponible en exclusivité depuis le 25 juillet sur mes pages et plateformes, notamment YouTube. J’espère qu’il sera accueilli comme un plat longtemps attendu : avec  joie, curiosité et fierté. Que les Congolais et, plus largement, les Africains, d’ici et d’ailleurs, se reconnaissent dans chaque image, chaque son, chaque saveur. Et qu’ils aient envie de transmettre à leur tour, à travers un plat ou un poème.

Lien : https://youtu.be/ECzhwlHAz3Q?si=cBqv7S8OXi_bQeXI

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- Le slameur congolais Black Panther/DR ; 2- L’affiche du nouveau clip « Gastronomie africaine »/DR

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