Zone Cémac : une foire transfrontalière pour favoriser l'intégration

Mardi 5 Août 2025 - 13:43

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La seizième édition de la Foire transfrontalière d'Afrique centrale (Fotrac) s’est déroulée à Kyé-Ossi, Bitam et Ebibeyin, trois villes frontalières du Cameroun, du Gabon et de la Guinée équatoriale. L’évènement est placé sous le signe de la transformation des corridors d'Afrique centrale en de véritables passerelles sécurisées pour atteindre les objectifs de développement durable de la Zone de libre-échange continental africain (Zlécaf).

La foire de Kyé-Ossi, Bitam et Ebibeyin, vise à promouvoir l'intégration en Afrique centrale. Cette localité de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale(Cémac) est souvent synonyme de difficultés, comme des contrôles abusifs et des tracasseries administratives. L'objectif de la manifestation est de faire des frontières un atout économique et de faciliter les échanges, surtout pour les femmes commerçantes, qui jouent un rôle crucial dans le commerce intra-communautaire. Ces opérateurs économiques, venant de pays comme la République du Congo, le Tchad, la République centrafricaine ou encore des localités de la diaspora, parcourent parfois de longues distances pour acheter et vendre des produits.

De nombreuses institutions communautaires, dont la commission Cémac, ainsi que des administrations frontalières, ont participé du 17 au 30 juillet à la foire transfrontalière. Le programme de la manifestation était riche, avec des expositions, des conférences, des ateliers et des formations, visant à discuter d'intégration. Les participants ont fustigé, à cette occasion, les contrôles non réglementaires aux frontières, la corruption endémique, le manque de coordination au sein des systèmes douaniers, y compris le mauvais état des routes, qui constituent des principaux freins à l’intégration sous-régionale. Toutes ces difficultés ainsi énumérées compliquent le commerce régional et mettent en péril les petits commerçants.

L’un des objectifs des organisateurs de la foire transfrontalière est de susciter l’implication des acteurs locaux et communautaires. Concernant la libre circulation, « même les personnes en règle rencontrent des obstacles à leur mobilité », a souligné Jeanne Danielle Nlate, la promotrice de la Fotrac et présidente du Réseau des femmes actives d'Afrique centrale. Elle a salué le fait que cette année, pour la première fois, les trois pays frontaliers (Cameroun, Gabon et Guinée équatoriale) se sont pleinement impliqués dans l'organisation de l'événement qui a permis d’attirer des participants de plus de dix pays.

Alors que l’objectif d’intégration économique vise à créer un vaste espace commercial, les réalités sur le terrain montrent que des réformes concrètes sont nécessaires. Pour que les frontières deviennent de véritables passages vers le développement, il faut plus des rencontres annuelles. Des actions politiques fortes et une implication active des citoyens sont essentielles pour que la Zlecaf ait un impact réel sur le quotidien des commerçants et commerçantes de la sous-région.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

La visite des stands du Fotrac/DR

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