Don : des tam-tams vénézuéliens pour renforcer le Musée panafricain de la musique

Vendredi 8 Août 2025 - 15:39

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Le 7 août, la ministre congolaise de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Lydie Pongault, a reçu en audience l’ambassadrice du Venezuela au Congo, Laura Evangelia Suarez. Cette rencontre, placée sous le signe du dialogue interculturel, a été marquée par la remise officielle d’un lot de tam-tams vénézuéliens destinés au Musée panafricain de la musique, l’une des plateformes phares du Festival panafricain de musique (Fespam).

 

« Aujourd’hui est un rendez-vous très magnifique », s’est réjouie l’ambassadrice Laura Suarez, en remettant cette donation symbolique initiée par le groupe de musique folklorique et afro-vénézuélienne Madera, qui a participé pour la première fois au Fespam cette année. Composée d’une famille de trois tambours, grand, moyen et petit, le don incarne un pont entre les cultures afro-vénézuéliennes et congolaises. « Selon l’histoire, ces tam-tams viennent des ancêtres noirs déportés en Amérique latine. Là-bas, ils ont reproduit les instruments selon leur mémoire, leur histoire, leur musique. Et aujourd’hui, ils retournent à l’Afrique », a-t-elle expliqué.

La diplomate vénézuélienne a souligné la portée de ce geste, qui s’inscrit dans une dynamique de reconnaissance et de réappropriation des racines africaines dans les cultures afrodescendantes. Pour elle, les musiques vénézuélienne et congolaise se comprennent « immédiatement » : « Ce ne sont pas les mêmes sons musicaux, mais les mêmes rythmes. Quand le groupe vénézuélien est arrivé, il a joué sans difficulté avec les artistes congolais. On s’est compris ».

Outre le Musée panafricain de la musique, deux autres bénéficiaires ont reçu chacun un tam-tam. Il s’agit du groupe féminin Tam-Tam sans frontières et de l’orphelinat Village d’enfants cardinal Émile Biayenda. Jean Didier Mayembo, responsable de ce centre, a salué l’initiative avec émotion. « La colonie vénézuélienne nous a choisis, et je suis très heureux de recevoir ce monument de l’alliance entre le Congo et le Venezuela. Sans musique, un pays est mort. Ce don nous motive à faire grandir la musique congolaise », a-t-il confié. Il a de même salué l’accompagnement d’un formateur, l’artiste Muleck, qui transmet l’art du tam-tam aux enfants, parfois dès deux ans.

Pour Sandra Dihoulou, responsable de Tam-Tam sans frontières, cette collaboration avec le groupe Madera, venu du Venezuela, a été « une belle expérience ». Pour elle, le don reçu leur ouvre de nouvelles perspectives rythmiques. « Nos tam-tams sont traditionnels, ceux que nous avons reçus sont modernes, mais nous sommes prêtes à les intégrer. Ce son va enrichir notre palette », a-t-elle déclaré. Par ce geste fort, le Venezuela confirme son ancrage dans le dialogue culturel sud-sud et célèbre, en sons et en rythme, la mémoire commune et les aspirations partagées avec l’Afrique.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- La ministre Lydie Pongault réceptionne un échantillon du don de tam-tam remis par l’ambassadeur vénézuélienne au Congo/Adiac ; 2- La ministre Lydie Pongault, l’ambassadeur Laura Suarez, les responsables du Musée panafricain de musique et les autres parties bénéficiaires posant au terme de la cérémonie /Adiac

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