Industrialisation : la Bouenza, l’un des pôles industriels du Congo

Portée par la société Somdia, pour un investissement d’environ 15 milliards FCFA, la distillerie du Congo produira de l’éthanol à 96°, destiné à alimenter les industries pharmaceutique, cosmétique et énergétique. Selon les experts, cette usine a une capacité de production de 50 m³ par jour, soit plus de 6 millions de litres de l'éthanol par an, pour une demande estimée à 5.5 millions de litres sur le marché national. Elle permettra de transformer la mélasse issue du raffinage du sucre produit par la Société agricole de raffinage industriel du sucre du Congo (Saris-Congo) en alcool alimentaire. Le produit fini permettra à l’industrie brassière de réduire les importations de la matière première, tout en sécurisant l’approvisionnement local.

La valeur ajoutée issue de cette unité industrielle permettra à la société Saris-Congo de lancer un nouveau plan d’investissement de plus de 34 milliards FCFA. Son ambition est d’augmenter à 20% sa capacité de production et à plus de 80 000 tonnes de sucre à l’horizon 2028.

Production de biocarburants, un défi pour le Congo

Denis Sassou N’Guesso a ensuite lancé les activités de la société Agri-hub. Le projet développé par Eni-Congo vise cette année la production d’un million de tonnes d’huile végétale devant être transformée en biocarburant. Cette production devrait passer de 3 millions de tonnes en 2026 à plus de 5 millions en 2030.

Pour développer ses cultures qui servent de matière première, la société Agri-hub a acquis 15 000 hectares de terre dans les environs, avant d’élargir l’espace à 40 000 hectares à l’avenir.

Pour le ministre du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé, le modèle économique initié par Eni-Congo est salvateur du fait qu’il a pour base la matière première locale. « Ce modèle permet de lutter contre la pauvreté, en développant la culture en milieu rural ; de structurer la filière agricole locale, tout en intégrant la chaîne de valeur mondiale du biocarburant. Enfin il permet, à terme, de produire au plan national des biocarburants afin de combler le gap structurel en carburants et réduire de manière subséquente les importations de diesel », s’est réjoui Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes.

Pour son collègue en charge de l’Agriculture, Paul Valentin Ngobo, le Congo a franchi un nouveau cap dans son développement agricole. « La vraie clé de voûte en matière agricole c’est la garantie de la collecte et de l'achat de la production à un prix juste, rémunérateur et transparent. C’est la fin de l'angoisse du lendemain, et donc le début de la capacité à planifier, à investir, à se projeter et à prospérer », a-t-il conclu.

Un bassin industriel

Parmi les industries opérationnelles dans la contrée depuis des années, l'on note, entre autres, l’usine de production des polymétaux de Mfouati. Développée par Soremi, cette usine devrait produire après sa mise en service en 2019 par le président de la République 20 000 tonnes de cuivre par an, destinées essentiellement à l’exportation. Elle devrait, ensuite, élargir ses activités à la production à grande échelle du zinc et du plomb.

Il y est installé aussi la cimenterie Dangoté près du district de Yamba, dotée d’une capacité de production de 1,5 million de tonnes de ciment par an. Ce département abrite également la Société nouvelle des ciments du Congo, implantée dans le district de Loutété. Celle-ci produit environ 300 000 tonnes de ciment par an. 

La présence de ces sociétés fait du département de la Bouenza l’un des pôles industriels du Congo.