Finances publiques : la longue marche vers la réduction de la detteJeudi 14 Août 2025 - 18:45 Le gouvernement s’est engagé à poursuivre ses efforts pour apurer la dette publique à 60% en 2029.
Ce fort accroissement des décaissements a été soutenu par le bond de 78,41% des décaissements domestiques via le marché des titres publics. Toutefois, il a été partiellement amorti par une hausse de 44,03% des paiements effectués, totalisant 247,18 milliards FCFA dans la même période. Le stock de la dette publique à fin mai dernier se décompose comme suit : Club de Paris 2,86%; Non Club de Paris 13,99%; Multilatéraux, 13,37%; Commerciaux 7,73%; Dette du marché 31,28%; Dette bancaire 8,73%; Dette non conventionnée 22,03%. « Les créanciers multilatéraux ont constitué les principaux bénéficiaires de ces paiements, pour un montant de 5,82 milliards FCFA, soit 95,72% du total », précisait le 23 juillet le ministre des Finances, Christian Yoka, en Conseil des ministres. Avec un taux de dette publique estimé à 96% du Produit intérieur brut (PIB), le Congo serait classé en surendettement par la Banque mondiale (BM). Au regard de cette situation, les remboursements pour le mois d’avril dernier se sont établis à 169,74 milliards FCFA, composés de 152,35 milliards FCFA (89,75%) du principal et 17,39 milliards FCFA (10,25%) d’intérêts. D’après le ministère des Finances, du Budget et du Portefeuille public, au cours du mois de mai, les remboursements du service de la dette publique ont augmenté de 44,03% par rapport au mois précédent. Ils sont composés de 219,61 milliards FCFA (88,84%), au titre du principal, et de 27,58 milliards FCFA (11,16%), au titre des intérêts. Les charges financières de la dette ont été exécutées à 418,9 milliards F CFA, pour une prévision de 225 milliards F CFA, soit 186,2% des prévisions annuelles. Cette charge se répartit entre dette intérieure et dette extérieure. « La stratégie d’ensemble pour la période 2026-2028 sera de conforter les grands équilibres pour dynamiser la croissance et amplifier la baisse de l’endettement public », a fait savoir le ministre qui évoque, au plan national, un niveau d’endettement élevé et des marges de manœuvres budgétaires limitées. Situation prévisionnelle de la dette en 2025 Un rapport de la CCA publié le 5 août souligne que le service de la dette s'établit à 1 072,57 milliards FCFA pour la période de juin à décembre, avec une prépondérance des créanciers domestiques qui représentent 77,96% du service prévisionnel total. En ce qui concerne la dette extérieure, note-t-on, les créanciers bilatéraux, commerciaux et multilatéraux représenteraient respectivement 9,99%; 8,13%; et 3,91% du service total. S’agissant de la dette intérieure, les paiements ont atteint 163,66 milliards FCFA, dont 149,48 milliards FCFA (91,33%), au titre du principal et 14,18 milliards de FCFA (8,67%), au titre des intérêts. Viabiliser le budget et la dette, priorités essentielles La viabilité budgétaire et la dette constituent une priorité essentielle du gouvernement congolais à court terme, puisque le pays est confronté à des défis importants dans la mobilisation des ressources intérieures. Cette situation risque, selon la BM, de saper à long terme la mise en œuvre des objectifs de développement, à l’instar du Plan national de développement 2022-2026. Optimiste sur l’évolution d’endettement du pays, le Fonds monétaire international, dans un rapport publié en mars dernier, estime que la dette globale du Congo est « toujours » considérée comme une difficulté, mais surmontable. L’atteinte de cet objectif ne sera cependant possible que par la poursuite rigoureuse des réformes structurelles enclenchées par le gouvernement, mais qui connaissent un retard. Il s’agit notamment de l’amélioration des finances publiques, la gouvernance et la transparence essentielles pour créer un espace budgétaire nécessaire à l’amélioration du social.
Guy-Gervais Kitina Légendes et crédits photo :1et 2- Les sièges du ministère des Finances et de la CCA/DR Notification:Non |