Environnement : l’échec d’un traité mondial contre la pollution plastique

Lundi 18 Août 2025 - 14:42

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Les 185 pays membres des Nations unies, réunis du 5 au 15 août, à Genève en Suisse, n’ont pas réussi à s’accorder sur un accord juridiquement contraignant dans la lutte contre les plastiques. Le calendrier du prochain cycle de négociations n’a pas encore été fixé.

Les négociations visant à élaborer un traité mondial contre la pollution plastique vont repartir de zéro après « l’échec » de la conférence internationale de Genève. Deux blocs se sont opposés lors de ces discussions : le premier bloc, composé du Canada, de la France, de la Suisse et de la Norvège, est favorable à l’interdiction de la production plastique, tandis que le second bloc, mené notamment par l’Arabie Saoudite, la Russie et l’Iran, a défendu une approche axée sur la gestion des déchets et l’amélioration des infrastructures de collecte, en prônant le principe de « responsabilité individuelle ».

L’échec d’un traité mondial contre la pollution plastique va accentuer à long terme les risques environnementaux. Selon les estimations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la production annuelle mondiale de plastiques représente 460 millions de tonnes, dont environ 40 % sont consacrées à l’emballage. Si aucun progrès tangible n’est fait dans les politiques mondiales de réduction ou de recyclage, prévient l’OCDE, ce chiffre pourrait atteindre 1,2 milliard de tonnes par an d’ici 2060, soit une augmentation de plus de 160 % par rapport au niveau actuel. Cependant, les taux de recyclage effectif restent bas, ne dépassant pas 12 %, alors que la majorité des déchets plastiques finit dans les décharges,  est incinérée ou se dispersent dans les océans, les rivières et les écosystèmes.

Le modèle de transition écologique a été présenté lors des négociations comme l’un des rares exemples réussis conciliant engagement national et participation responsable à la vision environnementale globale. L’expérience marocaine s’appuie sur une vision stratégique graduelle et intégrée de la transition écologique, privilégiant un changement réalisable plutôt que des ruptures irréalistes. Le pays a adopté depuis 2016 la loi « Zéro Méga » interdisant les sacs plastiques à usage unique, accompagnée d’efforts multidimensionnels tels que la mise en place d’une économie circulaire, le soutien aux startups et initiatives communautaires dans le recyclage, le lancement de projets pilotes visant à développer des modèles locaux efficaces de tri et valorisation des déchets.

Après l’échec d’un traité mondial contre la pollution plastique, le prochain cycle de négociations débutera sur la base du texte rejeté en Corée du Sud l’année dernière. A en croire les spécialistes, les révisions apportées au texte en Suisse seront tout simplement abandonnées.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Des déchets ménagers polluant la ville capitale/DR

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