Fécofoot : la problématique des stades, sujet préoccupant

Samedi 23 Août 2025 - 15:30

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La Fédération congolaise de football (Fécofoot) a tenu, le 22 août, à son siège sa réunion ordinaire du Comité exécutif au cours de laquelle la Fécofoot a examiné la situation générale des stades et des compétitions tout en marquant son étonnement  et son incompréhension face au refus du ministère des Sports de mettre à nouveau à sa disposition les installations sportives pour l’organisation  des compétitions nationales. 

Convoquée dans un contexte d’urgence, cette session avait pour but de faire le point sur les faits récents, analyser en toute objectivité les tensions actuelles et proposer une démarche responsable et constructive pour faire valoir  les attributions de la Fécofoot dans le respect et l’intérêt supérieur du football congolais. « Depuis notre retour aux affaires, nous sommes aujourd’hui face à une situation préoccupante, les relations avec notre partenaire ne sont pas au beau fixe, car elles sont marquées par des actes qui vont à l’encontre du bon fonctionnement de notre institution et également de la mise en œuvre sereine de nos missions », a déclaré Jean Guy Blaise Mayolas. La décision du ministère empêche le ballon de rouler. 

Le match de barrage pour accéder à la Ligue 1 qui devrait se jouer à Dolisie  le 20 août  n’a pas pu se disputer à la date prévue parce que les portes du stade étaient closes. La Fécofoot a donc  décidé d’appliquer le plan B en reprogrammant la double confrontation opposant le Racing club de Brazzaville à l’Association sportive Pontenégrine le 23 août  au Centre technique d’Ignié. « Il convient de rappeler qu’il existe une note de service n°0083/MSEP-CAB du 6 mars 2014 et une déclaration n°861/MSEP-CAB du 21 octobre 2016 signées entre  le ministère des Sports et la Fécofoot autorisant notre institution à utiliser, pour une durée de 20 ans, les stades Alphonse-Massamba-Débat de Brazzaville, Municipal de Pointe-Noire et Paul Sayal Moukila de Dolisie. Ces autorisations s’inscrivaient  comme une contrepartie de l’Etat à l’installation par la Fifa (Fécofoot) des pelouses synthétiques sur ces aires de jeu », a indiqué le communiqué final. 

Dans la note autorisant  la Fécofoot à utiliser le stade Alphonse-Massamba-Débat, il est indiqué :  La Fédération congolaise de football  est autorisée à installer une pelouse synthétique sur l’aire de jeu de football du Complexe sportif Alphonse-Massamba-Débat. La Fécofoot est autorisée d’utiliser pendant vingt ans l’aire de jeu sus–indiquée, en conformité avec les textes règlementaires existants, régissant les relations partenariales entre le ministère des Sports et de l’Education physique et la Fécofoot. Elle précise que cette autorisation n’est ni une cession à quelque titre que ce soit, ni un échange de quelque nature que ce soit, ni un acte quelconque autre que celui autorisant l’installation du gazon synthétique et l’utilisation selon les dispositions de l’article 2. « Tout différend relatif à l’exécution de la présente autorisation sera réglé à l’amiable et notamment en application de l’autorisation souveraine de l’Etat », précise la note.

Dans la déclaration du 21 octobre 2016 dans laquelle le ministère des Sports alloue à titre gracieux l’ex-stade Denis-Sassou-N’Guesso, l’actuel Paul-Sayal-Moukila, à la Fédération congolaise de football pour une durée également  de 20 ans afin d’y installer une pelouse synthétique, il est précisé : « Et que le terrain est mis à la disposition prioritaire de la Fécofoot pour usage sportif. L’attribution de cette parcelle de terrain ne peut être révoquée avant l’expiration de la durée citée ci-dessus », précise la note signée par le Dr Léon Alfred Opimbat. Ces contrats arrivent à échéance en 2034 pour le stade Alphonse-Massamba-Débat et 2036 pour le stade de Dolisie.  

La Fécofoot  insiste sur le respect  de ses droits fondamentaux

Mais le 13 juillet 2024, le directeur de cabinet de l’actuel ministre retirait à la Fécofoot tous ses droits en  suspendant provisoirement l’autorisation d’occuper les stades, évoquant d’éventuels risques à l’ordre public au début de la crise qui a secoué la Fécofoot. « En considération de ce  qui précède, face à d’éventuels risques de trouble à l’ordre public que pourraient entraîner les regroupements, dans  les infrastructures sportives dédiées au football, par principe de précaution et sur les instructions de M. le ministre, je viens par la présente porter à votre connaissance la suspension  provisoire de l’autorisation d’occuper les stades qui vous a été délivrée », indiquait le directeur de cabinet.

Ces stades, qui  ont été mis à la disposition de la Commission ad hoc pour organiser son championnat,  ne sont jusqu'à l'heure actuelle  pas  ouverts au comité exécutif rétabli par la Fédération internationale de football association pour relancer les compétitions.  La date de la reprise de la Ligue 1 saison 2025-2026 étant programmée pour le 13 septembre.   «  Le comité exécutif a constaté  la caducité de la note de suspension provisoire de l’autorisation d’occuper  des stades prise par le directeur de cabinet du ministre des Sports, au regard de l’ordonnance de rétractation émanant de la Cour d’appel de Brazzaville et qui mettait fin à la crise traversée par la Fécofoot. Aujourd’hui, plus rien ne justifie donc l’interdiction d’occuper ces installations sportives », a souligné la Fécofoot.

 Le comité exécutif de la Fécofoot a, par ailleurs,  réitéré sa volonté de voir toutes les sélections nationales prendre part à des compétitions auxquelles elles sont engagées, notamment les éliminatoires de la Coupe du monde (Etats-Unis, Mexique, Canada), la Coupe du monde U20  dames, les éliminatoires de  la Coupe du monde U-17 zone Uniffac et  les compétitions interclubs de la Confédération africaine de football. Il a insisté pour que  les droits fondamentaux de la Fécofoot soient respectés, conformément à la note de service et à la déclaration autorisant l’occupation des stades.

Le comité exécutif a pourvu aux deux postes vacants Eudes Eric Mouandhalt et Hyppolite Okondzi Kongolo. « Ces deux propositions seront soumises à l’approbation de la prochaine assemblée générale », précise le communiqué. La Fécofoot a félicité les équipes de Ligue 1 et Ligue 2 ainsi que celles du football féminin qui ont respecté les dispositions statutaires en organisant leurs assemblées générales. La Ligue nationale de football et la Ligue nationale du football féminin vont procéder, selon le communiqué, à l’établissement des licences des dirigeants des clubs avant le début  de la saison sportive prochaine. Le comité exécutif a enfin adressé ses vifs encouragements à l’équipe A’ qui vient de prendre part à la phase finale du Championnat d’Afrique des nations, saluant l’engagement et l’esprit de sacrifice des joueurs.

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

La Fécofoot en pleine session du comité exécutif

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