L'accès à l’eau potable : l’ONU tire la sonnette d’alarme

Mardi 26 Août 2025 - 14:15

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Malgré des efforts soutenus, l'Afrique reste en recul dans la bataille pour garantir un accès sécurisé à l'eau potable. Un récent rapport des Nations unies (ONU) révèle que plus de 2 milliards de personnes dans le monde, dont une proportion importante en Afrique, n'ont toujours pas accès à une eau potable gérée de manière sûre.

Alors que la situation globale s'améliore lentement, le continent africain demeure particulièrement touché, avec un être humain sur quatre faisant face à la privation à l'eau potable. Les agences onusiennes, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), soulignent que les progrès vers un accès universel d'ici 2030 sont à la fois insuffisants et inégaux. Souvent confrontés à des défis économiques et structurels importants, les pays africains concentrent une grande partie des personnes dépendantes de sources d'eau non sécurisées. Ces rivières et étangs exposent les communautés à des risques accrus de « maladies hydriques ».

La marge de manœuvre pour établir des infrastructures sanitaires et d'approvisionnement en eau est particulièrement réduite, déplore l’ONU. En Afrique, 28 pays connaissent une situation où une personne sur quatre n'a pas accès à des services de base. Dans ces régions rurales et éloignées, les femmes et les filles sont souvent chargées de la collecte de l'eau, ce qui entrave leur éducation et leur santé. Cette dynamique crée un cercle vicieux d'inégalités, renforçant le besoin urgent d'une intervention ciblée.

Selon le responsable de l'environnement et du changement climatique à l'OMS, Rüdiger Krech, cette situation alarmante entrave les droits à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène pour les citoyens. Dans le rapport, ce cadre onusien a qualifié l'absence d'accès à l’eau comme étant un péril pour la santé des enfants et leur avenir. L’inégalité est flagrante, ajoute-t-il, car une fillette pourrait manquer l'école tout simplement pour effectuer des tâches liées à l'eau, privant ainsi des générations de leur éducation essentielle.

Même si depuis 2015 plus de 960 millions de personnes dans le monde ont gagné un accès sécurisé à l'eau potable, les pays africains n'ont pas profité de cette avancée. Le constat est encore plus préoccupant lorsque l'on considère que selon les données, une personne sur quatre n’a toujours pas accès à l’eau potable sûre. Les initiatives pour améliorer ces services doivent être intensifiées, propose le rapport. Des efforts ciblés pourraient faire une différence significative, notamment dans les zones rurales où l'accès est souvent limité. La clé pourrait résider dans une coopération renforcée entre les gouvernements, les Organisations non gouvernementales et la communauté internationale.

Le rapport de l'ONU met en lumière non seulement une statistique alarmante mais un appel à l'action. À l'approche de 2030, l'accès à l'eau potable, à l'assainissement et à l'hygiène doit être une priorité absolue pour tous, en particulier pour les pays africains où les marges de manœuvre sont déjà très limitées. « L'heure n'est plus à l'inaction ou à l'indifférence », rappelle l’ONU. La lutte pour l'eau potable est une lutte pour la survie, l'éducation et l'avenir des millions de personnes en Afrique.

 

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Les habitants se bousculent pour trouver de l'eau/DR

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