Qatar-Afrique : une nouvelle ère de diplomatie stratégique et d’investissement massif

Mardi 2 Septembre 2025 - 14:35

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La récente tournée africaine de Cheikh Mansour bin Jabor Al Thani, représentant de la famille royale qatarie, marque une offensive géopolitique majeure du Qatar sur le continent.

Avec plus de 100 milliards de dollars de promesses d’investissement dans six pays d’Afrique centrale et australe, Doha se positionne désormais en acteur incontournable de la compétition mondiale pour les ressources stratégiques : cobalt, lithium, gaz, pétrole et manganèse.

Alors que les investissements occidentaux ralentissent, les pétromonarchies du Golfe prennent le relais, redéfinissant la carte des influences en Afrique. Le Qatar, en particulier, mise sur des secteurs névralgiques : mines, hydrocarbures, infrastructures, télécoms. Cette présence économique s’appuie sur un soft power diplomatique assumé, comme en témoigne son rôle de médiateur dans les tensions entre la RDC, le Rwanda et les groupes rebelles de l’Est.

Loin d’être un simple bailleur, Doha entend devenir faiseur de paix, bâtisseur d’influence et alternative crédible face aux modèles occidentaux et chinois. Ce repositionnement stratégique est d’autant plus marquant qu’il s’inscrit dans une compétition régionale plus large, avec des rivaux directs tels que les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Ces derniers multiplient également les accords bilatéraux (ex : 6,5 milliards $ signés par Abou Dhabi en Angola), soulignant une "guerre douce" entre monarchies pour le leadership africain.

Cependant, cette dynamique soulève une interrogation cruciale : les pays africains sauront-ils convertir ces annonces spectaculaires en réalisations concrètes ? Sans une gouvernance renforcée, une coordination régionale et un suivi rigoureux, ces promesses risquent de rester lettre morte, dans un contexte encore fragile et instable.

Noël Ndong

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