Mwassi festival : trois courts-métrages pour briser les silences

Samedi 6 Septembre 2025 - 14:00

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Le 5 septembre, la cour du siège du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) à Brazzaville s’est transformée en salle de cinéma à ciel ouvert. Dans le cadre du Mwassi festival, trois courts-métrages ont été projetés, offrant au public un voyage entre le Sénégal, la République centrafricaine et le Congo. Une soirée où l’intime et le politique se sont rencontrés, où la voix des femmes a résonné dans toute sa diversité.

Le programme s’est ouvert avec « Les tissus blancs » du réalisateur sénégalais Moly Kane. Dans ce film sensible, Zuzana, à la veille de son mariage, lutte pour effacer un passé douloureux et se conformer à ce que la société attend d’elle. Puis le public a plongé dans « Chambre n°1 » de Leila Thiam, un documentaire tourné dans une salle de traumatologie à Bangui, où dix femmes hospitalisées oscillent entre rires, douleur et espoir. Enfin, « Wakassa : briser le silence » de Razia Mahoumi a mis en lumière la figure méconnue d’Alice Badiangana, pionnière politique congolaise, et plus largement les combats féminins face aux violences persistantes.

Donner voix à l’intime et au politique

Pour Pierre-Manau Ngoula, alias Pierre-Man’s, directrice du Mwassi Festival, cette projection illustre l’essence même de son initiative. « Je suis contente de voir qu’il y a autant de monde, c’est vraiment un des défis de Mwassi. On a suivi trois films différents, on a traversé le Sénégal, la Centrafrique et on a terminé au Congo…Mwassi, l’idée c’était vraiment de mettre en avant l’intime, comment des femmes racontent le corps, parce que le corps aussi traverse énormément d’histoires (…) Je suis très heureuse d’avoir conçu cette programmation via l’intime et le politique », a-t-elle confié.

Cette articulation entre récits personnels et enjeux collectifs a trouvé un écho particulier auprès du public. Les spectateurs ont réagi avec émotion, entre silence attentif et applaudissements nourris. Pour Merveille Ramirez, présente ce soir-là, le message central était clair.  « Ce que j’ai tiré, comme leçon, c’est juste la violence faite à la femme. Au fait, j’entends des histoires, mais ce que j’ai vu à  la télé, c’est des réalités… De ne pas garder, de ne pas supporter un homme jusqu’à ce point », a-t-elle confié.

Du côté du Pnud, partenaire de l’événement, le message d’espoir et de transmission a été souligné par Adama-Dian Barry, représentante résidente au Congo. « Moi, j’ai appris cette page de l’histoire et je vous remercie d’avoir porté cela à mon attention… Je crois qu’un message fort avec lequel on termine cette soirée, c’est un message d’espoir et c’est un message très optimiste qui nous renvoie que les femmes peuvent faire tous les métiers. Il n’y a pas de métier d’homme, il n’y a pas de métier de femme. La compétence n’a pas de sexe et donc le rêve est permis pour toute la génération que vous représentez », a declaré Adama-Dian Barry.

Au-delà des films, la projection en plein air a confirmé la vocation du Mwassi festival : rendre visibles des histoires souvent passées sous silence, relier l’art au vécu, et rappeler que les voix féminines, d’Afrique et d’ailleurs, ont toute leur place sur les écrans.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- Capture de séquences des trois films/Adiac/ 2- Une vue du public/Adiac

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