Matignon : Bayrou, un intérim raté

Le passage de François Bayrou à Matignon restera donc comme un épisode court, instable et sans marque durable, à la fois sur la politique intérieure et sur l’international. Nommé dans un contexte de recomposition post-législatives, il n’aura pas réussi à incarner l’autorité d’un chef de gouvernement, ni à fédérer une majorité autour de lui. Au contraire, sa relation avec Emmanuel Macron, mêlant rivalité ancienne et méfiance mutuelle, s’est tendue au fil des semaines, jusqu’à son isolement politique complet.

Si François Bayrou a tenté de redonner du sens à la responsabilité budgétaire, son discours n’a pas mobilisé, pas plus qu’il n’a convaincu les partenaires sociaux ou les partis d’opposition. Et sur la scène internationale, son effacement total sur les grands dossiers africains symbolise une posture de repli qui tranche avec l’ambition affichée au moment de sa nomination.

Ce court mandat n’aura finalement été ni une transition assumée, ni un moment de refondation, mais plutôt une impasse institutionnelle, révélatrice d’une crise politique plus profonde : celle d’un exécutif sans majorité, sans cap africain, et désormais contraint à des compromis qu’il s’était toujours refusé à faire.

François Bayrou sort par la petite porte. Reste à savoir si son départ marquera un tournant, ou simplement un nouvel épisode dans l’usure continue du macronisme finissant.