Kongo central : la paix sociale au  Programme national d’hygiène aux frontières menacée

Samedi 13 Septembre 2025 - 15:50

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La vigilance des autorités réclamée pour freiner la crise qui serait née de la gouvernance actuelle à la tête de ce service de l'Etat.

Des sources de la province du Kongo central renseignent qu'une vive inquiétude plane actuellement sur la coordination provinciale du Programme national d’hygiène aux frontières (PNHF) dans cette partie du pays où des accusations graves pesèraient sur le Dr Romain Mvemba Mvemba, récemment nommé coordonnateur provincial. "Cette situation, si elle n’est pas maîtrisée à temps, risque d’entacher l’image d’un programme stratégique pour la santé publique et la sécurité sanitaire aux frontières de la République démocratique du Congo", ont alerté ces sources.

Des pratiques discriminatoires dénoncées

Selon ces sources, depuis peu, la gestion de ce programme dans le Kongo central est caractérisée par le tribalisme, le népotisme, et des méthodes jugées autoritaires.  "L'actuel coordinateur provincial de ce service chercherait à établir un réseau de pouvoir exclusivement fondé sur des liens communautaires, en positionnant systématiquement des membres de sa tribu, les Yombe, à des postes de responsabilité au sein du service. Une telle orientation, si elle venait à se confirmer, constituerait une violation flagrante des principes d’équité, de représentativité nationale et de neutralité administrative", ont dénoncé cette source dans un document à l'attention des autorités de la province et du pays.

Dans un pays aussi riche de sa diversité culturelle et ethnique, où plus de 450 communautés cohabitent, ont alerté ces mécontents et observateurs de la situation qui prévaut au sein de service étatique, la transformation d’un service public en instrument de promotion ethnique serait un recul préoccupant pour l’unité nationale et la cohésion sociale.

Une nomination controversée

Selon ces plaintes dirigées vers l'autorité, des zones d’ombre persistent autour des conditions ayant conduit à la désignation du Dr Mvemba à la tête de ce programme dans la province du Kongo central. "Alors que les critères officiels prévoyaient que le coordonnateur provincial ne devait pas être originaire de la province d’affectation, cette règle semble avoir été écartée dans son cas, soulevant des soupçons de manœuvres politiques et de favoritisme", ont fait savoir ces réactions. Citant l'entourage de l'actuel coordonnateur du PNHF/Kongo central, ces informations dégagent  des transactions financières opérées lorsqu’il était chef de poste à la frontière stratégique de Lufu, comme un des éléments ayant soutenu sa nomination à ce poste. "Ces allégations, si elles sont avérées, compromettent sérieusement la légitimité de sa nomination et mettent en question les pratiques de gouvernance au sein du ministère de tutelle", se convainquent-elles.

Et, à en croire ces sources, depuis sa nomination, Dr Mvemba fait regner un climat de tension et dérive autoritaire au sein de ce service. "Depuis sa prise de fonction, les témoignages recueillis font état d’un climat délétère au sein de la coordination provinciale : menaces à l’encontre des agents, règlements de comptes, marginalisation de cadres expérimentés, et refus de toute critique", ont soutenu ces sources, prévenant qu'un tel environnement nuit gravement à la productivité du service, engendre un malaise généralisé parmi les agents, et menace la stabilité institutionnelle. Mais, selon ces informations, face à toutes les critiques, Dr Mvemba a affirmé qu'il bénéficierait d’une protection inconditionnelle de la part du ministre de la Santé, Hygiène et Prévention, Samuel Kambayi, et de la directrice nationale du PNHF, Dr Wivine Ngandu. Face à cette situation alarmante, les signataires de cette alerte appellent à une intervention urgente des autorités compétentes, notamment du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le ministère de la Santé et la direction nationale du PNHF sont également interpellés pour mettre en place des mécanismes de contrôle et d’évaluation rigoureux, afin d’éviter toute dérive régionaliste ou communautariste au sein de ce programme d’importance stratégique et assurer ainsi la bonne marche de ce service. "Il est impératif que la coordination provinciale du Kongo Central soit dirigée dans un esprit d’ouverture, de compétence, et de respect des valeurs républicaines", a indiqué cette alerte. Pour elle, en effet, cette situation met en lumière la nécessité urgente de promouvoir une gouvernance fondée sur la méritocratie, la transparence, et l’éthique professionnelle. "Le pays ne peut tolérer que des pratiques archaïques sapent les fondements de l’État de droit, dans un contexte où l’administration publique doit être un levier de cohésion nationale et de développement. Les services stratégiques comme le PNHF doivent être dirigés par des responsables intègres, compétents et soucieux de l’intérêt général. Toute perception de favoritisme, de détournement de fonds ou d’exclusion fondée sur l’identité ethnique constitue une menace sérieuse à la paix sociale, et un obstacle majeur à la mise en œuvre des réformes attendues par le peuple congolais", a conclu cette action, conseillant un examen minutieux de la part des autorités de tutelle de la situation au PNHF/ Kongo Central. "Il ne s’agit pas seulement d’un enjeu administratif, mais d’une question de principe pour la République", est-il dit.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le Dr Romain Mvemba Mvemba, coordonnateur du PNHF/ Kongo Central

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