Catastrophes naturelles : l’Afrique paie un lourd tribut

Lundi 15 Septembre 2025 - 10:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les catastrophes naturelles coûtent chaque année 12,7 milliards de dollars à l’Afrique, révèle un rapport publié par la Coalition for disaster resilient infrastructure (CDRI).

Intitulé Infrastructure resilience in Africa, le document dresse un état des lieux préoccupant : les inondations, tempêtes, glissements de terrain, séismes et cyclones frappent les infrastructures et bâtiments du continent avec une intensité croissante. Les bâtiments résidentiels, commerciaux, éducatifs et sanitaires concentrent l’essentiel des pertes, avec 10,87 milliards de dollars de dommages par an, contre 1,83 milliard pour les infrastructures publiques essentielles. Parmi ces dernières, le secteur énergétique est le plus exposé, avec 844 millions de dollars de pertes annuelles, suivi des télécommunications (418 millions) et des transports routiers et ferroviaires (282 millions).

Géographiquement, c’est l’Afrique de l’Est qui paie le prix le plus élevé, avec 5,49 milliards de dollars de dégâts par an, en raison notamment de fortes inondations au Kenya, en Éthiopie et en Ouganda. L’Afrique du Nord et l’Afrique australe suivent avec 2,31 milliards chacune, tandis que l’Afrique de l’Ouest enregistre 1,58 milliard, et l’Afrique centrale, relativement moins exposée, 1 milliard. Au niveau des États, l’Afrique du Sud est en tête des pays les plus touchés (1,7 milliard de dollars par an), suivie par le Nigeria (1,1 milliard) et l’Algérie (1 milliard). Ces chiffres traduisent à la fois une exposition élevée aux aléas naturels et une vulnérabilité des infrastructures, souvent construites sans normes de résilience adaptées.

Selon le rapport, « le manque d’investissement dans des infrastructures résilientes aggrave les impacts des catastrophes et ralentit le développement économique du continent ». Il appelle à des politiques ambitieuses en matière d’urbanisme durable, d’ingénierie climatique et de financement vert, à l’heure où le changement climatique multiplie la fréquence et l’intensité des aléas. Alors que l’Afrique est responsable de moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle en subit de plein fouet les conséquences. Pour les experts de la CDRI, la résilience ne doit plus être une option. « Chaque dollar investi dans des infrastructures durables permet d’en économiser entre 4 et 7 en réparations futures », indique-t-elle.

Noël Ndong

Notification: 

Non