Soudan du Sud : ouverture du procès de l’ancien vice-président

Lundi 22 Septembre 2025 - 13:45

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Accusé de « crimes contre l'humanité », l’ancien vice-président Sud soudanais, Riek Machar, a été présenté le 22 septembre devant un tribunal à Juba. Ce procès, diffusé en direct, suscite de vives inquiétudes quant à une nouvelle escalade de violence dans un pays fragile, à peine sorti d'un conflit dévastateur.

L'ancien vice-président Sud soudanais s’est présenté devant la justice. Inculpé pour « crimes contre l'humanité », il a été destitué par décret présidentiel le jour même de son inculpation, le 11 septembre, ravivant les craintes d'un nouveau conflit dans un pays déjà meurtri par une guerre qui a causé plus de 400 000 morts entre 2013 et 2018. Avec une mise en scène médiatique, la télévision publique Sud-soudanaise a diffusé en direct le procès de Riek Machar et de sept co-accusés, tous liés à son parti politique. Vêtu d'un costume, d'une chemise blanche et d'une cravate bleue, Riek Machar a pris la parole et s'est présenté avec détermination, malgré la situation alarmante qui l'entoure.

Les avocats de l'ex-vice-président contestent la légitimité du tribunal, affirmant qu'il est « incompétent » et ne dispose d'aucune autorité véritable. Ils dénoncent ces accusations, allant de « meurtre » à « terrorisme », comme étant « montées de toutes pièces », sous prétexte de la coordination d'une attaque par « l’Armée blanche », une milice que le gouvernement accuse de collusion avec Riek Machar. Le ministère de la Justice Sud-soudanais a rapporté qu'une attaque de « l’Armée blanche » avait coûté la vie à plus de 250 soldats, parmi lesquels un major général et un pilote de l'Organisation des Nations unies, le 3 mars dernier à Nasir, dans le Nord-Est du pays.

Des observateurs alertent sur la situation, comme Edmund Yakani, figure de la société civile, qui souligne que le concept de crime contre l'humanité n'est même pas mentionné dans la législation Sud-soudanaise, ce qui donne à penser que les accusations sont « politiquement motivées ». Les conséquences humanitaires de ces troubles se font déjà sentir, comme le montre le déplacement de plus de 165 000 personnes en seulement trois mois, ainsi que ceux affectés par des inondations récentes.

La tension monte au Soudan du Sud, où le spectre d'un nouveau conflit n'est jamais loin, alors que les acteurs politiques semblent s'éloigner de l'idéal d'un partage de pouvoir, pourtant gravé dans l'accord de paix de 2018.

 

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

L'ancien vice-président, Riek Machar/DR

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