OMS-Afrique : des experts ont discuté de la gestion des programmes et du financement de l’institutionVendredi 10 Octobre 2025 - 18:30 Des experts en santé des quarante-sept Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique se sont réunis, du 8 au 10 octobre à Kintélé, pour corser leurs réflexions sur les questions prioritaires de santé publique : la gestion des programmes, le financement de l’institution, les partenariats stratégiques, la fabrication locale de produits de santé et les solutions locales pour un plus grand impact.
Outre la gestion des programmes et le financement de l’institution, de manière interactive, les participants ont discuté des questions de lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles ainsi que de la problématique de la disponibilité du médicament dans la région africaine de l’OMS. Ils ont pris bonne note des difficultés de financement. A ce sujet, un nouvel organigramme a été approuvé et des dispositions sont prises pour faire en sorte que l'OMS reste présente dans l'ensemble des quarante-sept pays pour assurer la continuité des services en rapport avec ses priorités. Par ailleurs, l'accès au médicament est difficile, surtout en ce qui concerne les vaccins qui proviennent en majorité des pays étrangers. En Afrique, il y a peut-être trois ou quatre pays qui peuvent en fabriquer, mais pas en grande quantité. « Pour ce qui est des vaccins, il y a également un certain nombre de pays qui se sont lancés dans cette voie de fabrication. C'est un travail de longue haleine. Nous espérons que dans les années à venir, la région africaine pourra poursuivre cet objectif d'autonomie en matière de production de vaccins », a expliqué le Dr Benido Impuma, directeur du département en charge des maladies transmissibles et non transmissibles au niveau du Bureau régional de l'OMS, à Brazzaville. Ce bureau comprend quarante-sept États membres. En tant que principale autorité sanitaire au sein du système des Nations unies, l’institution œuvre pour améliorer la santé et le bien-être de la population. Dans la région africaine, l'OMS appuie les pays à mettre en place des systèmes de santé inclusifs et durables, où chacun peut trouver sécurité, soutien et espoir, même en période de crise. Le Pr Jean Rosaire Ibara, ministre de la Santé et de la Population, a souhaité une adaptation de l'OMS aux changements actuels et futurs qui va au-delà des capacités à mobiliser les ressources financières et passera aussi par l'habileté de l'institution, notamment définir des approches d'intervention qui répondent aux besoins spécifiques des pays et des communautés, surtout vulnérables. Pour le ministre congolais, l'OMS pourra de façon durable renforcer les systèmes de santé nationaux et contribuer à l'atteinte des objectifs stratégiques du quatorzième programme général avec un accent particulier sur la couverture sanitaire universelle. Soutenir les systèmes de santé nationaux… A Brazzaville, la représentation de l’OMS-Congo mène un plaidoyer sur l'importance de la mise en œuvre des soins de santé primaire afin que chaque habitant du pays, où qu'il soit, puisse avoir accès aux services de santé lorsqu'il en a besoin. « Renforcer les capacités de mobilisation locale des ressources. Nous avons dans nos pays des personnes ressources qui ont des moyens, nous avons des institutions, nous avons des entreprises et nous avons l'État. Qu'au niveau local, l'État, les entreprises, les personnes de bonne volonté puissent contribuer au financement de l'OMS et des partenaires pour permettre que les interventions qui sont en cours puissent se poursuivre et donner au pays la chance d'être au rendez-vous des objectifs de développement durable en 2030 », a indiqué le Dr Vincent Dossou Sodjinou, représentant résident de l'OMS au Congo. Le ministre de la Santé et de la Population, Jean Rosaire Ibara, a souligné qu’ « Au Congo, ces efforts conjoints avec l'OMS et les partenaires ont permis de réduire la mortalité maternelle de 473 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en 2020 à 241 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en 2024. La mortalité néonatale est passée de 27,6 décès néonatals pour 1 000 naissances vivantes en 2020 à 18 décès néonatals pour 1 000 naissances vivantes en 2024. L'éradication de la poliomyélite due au poliovirus sauvage est une réalité et les actions concrètes ont permis d'impacter positivement les maladies transmissibles, les maladies non transmissibles et les maladies tropicales négligées. (…) Je suis également heureux de vous annoncer que la République du Congo a lancé l'assurance maladie universelle depuis avril 2025, avec les premières personnes enrôlées dans six départements sur les douze que compte le pays ». Des efforts additionnels sollicités dans la mobilisation des ressources financières Il s’est rappelé, par ailleurs, que de façon particulière, la stratégie opérationnelle des personnes de santé primaire a donné de très bons résultats en matière de couverture sanitaire universelle, de promotion de la santé, de prévention et de réponse aux épidémies. Les efforts conjoints du Congo et de l’OMS portent aussi sur le renforcement de la couverture du secteur santé, avec l'organisation récemment du Conseil national de la santé, de la revue des performances du secteur sanitaire public, puis privé, et la décentralisation aux activités locales de la gestion de la santé de base. En outre, l'appui du bureau pays a permis au Congo de gérer efficacement, voire contrôler rapidement les urgences de santé publique dans la récente pandémie de la covid-19, les inondations, la rougeole et actuellement le choléra. La mise en œuvre de l’agenda de l’OMS-Afrique, dans le contexte actuel d'incertitude sur le multilatéralisme et la solidarité entre les États, demandera des efforts additionnels dans la mobilisation des ressources financières. Dans ce cadre, le Congo a annoncé le doublement de sa contribution à l'OMS lors du 74e comité régional. « La République du Congo et l'ensemble des États membres, par ma voix, renouvellent sa confiance à votre programme intitulé Agenda OMS pour construire une Afrique en meilleure santé. Cet agenda s'articule parfaitement avec des cadres régionaux tels que l'Agenda 2063 de l'Union africaine, la déclaration d'Abuja, la déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide et la feuille de route de l'Agenda de Lusaka », a insisté le ministre congolais de la Santé et de la population. Jean Rosaire Ibara a également argumenté que le Congo ne compte pas rester en marge des questions stratégiques liées au renforcement des systèmes de santé du futur telles que le renforcement des capacités des pays pour la production locale des médicaments et produits de santé, la numérisation, l'amélioration de la disponibilité des données de qualité pour orienter des décisions, ainsi que l'accélération de l'atteinte de la couverture sanitaire universelle. Fortuné Ibara Légendes et crédits photo :Le logo de l'OMS/DR Notification:Non |