Gouvernance électorale : réduire les coûts des frais de participation aux différents scrutins

Samedi 11 Octobre 2025 - 10:00

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Le ministre, commissaire du Comité ad’hoc de suivi des recommandations du dialogue national de Sibiti 2015, Dominique Basseyla, au cours d’une communication le 9 octobre à Brazzaville, a fait le point des recommandations non exécutées, tout en appelant à la réduction des frais de participation aux différentes élections.

Le Comité ad’hoc s’est prononcé, entre autres, sur les coûts élevés des cautions aux élections en République du Congo, notamment 25 millions FCFA pour la présidentielle, 1,5 million FCFA et 500 mille FCFA par liste aux élections locales. « Manifestement, ces montants dissuadent beaucoup de citoyens porteurs de bonnes idées, mais ne peuvent se présenter à une quelconque élection par manque de moyens financiers. C’est pourquoi, le Comité ad’hoc de suivi pense que ces montants doivent être repensés lors de la prochaine rencontre politique. Il faut œuvrer pour réduire les coûts des élections, une nouvelle gamme de frais de participation doit être établie en tenant compte des réalités sociales », a déclaré Dominique Basseyla.

En l’absence de la biométrie, le Comité ad’hoc a félicité le gouvernement d’avoir opté pour la révision administrative des listes électorales. Il a rappelé que l’organisation des élections apaisées, libres et transparentes ainsi que la préservation de la paix sociale dépendent de la bonne maîtrise des listes électorales. Selon Dominique Basseyla, les prérequis indispensables à la réalisation de la biométrie n’ont pas connu une exécution effective. « Compte tenu de la complexité et de la lourdeur du recensement biométrique, le Comité ad’hoc félicite le gouvernement d’avoir opté pour la révision administrative des listes électorales, une opération souple et démocratique qui sera à même de produire des listes électorales fiables et crédibles. Le Comité de suivi lance un appel solennel à tous les Congolais, de se soumettre, département par département, à cette opération, pour que demain, les experts de chiffres ne se livrent pas aux calculs théoriques et chimériques, pour contester les résultats sortis de cette révision », a-t-il invité.

D’après lui, le processus électoral enclenché le 1er septembre traduit le consensus obtenu avec l’ensemble des acteurs. La cohérence, l’intégrité et l’égalité permettent, a dit le commissaire général du Comité ad’hoc, la pleine participation des partis politiques et de leurs militants aux opérations de révision des listes électorales, garantissant un corps électoral fiable et des résultats incontestables sortis des urnes.

Quelques suggestions

Parlant de l’institutionnalisation de la Commission nationale électorale indépendante, il a noté que malgré la mise en place de tout le dispositif, aucune initiative allant dans le sens du renforcement de l’indépendance de cette structure, notamment la création d’une ligne budgétaire propre lui permettant de conforter son autonomie financière, organisationnelle et fonctionnelle, n’a pris le corps. « S’agissant de la Commission nationale électorale indépendante, l’enjeu est de consolider l’indépendance de cette structure par la transparence. Pour plus d’efficacité, il convient d’améliorer et de démocratiser le cadre juridique d’administration et de gestion des élections. A cet égard, des innovations conséquentes ont été apportées dans le projet de loi électorale adopté par le Conseil des ministres du 7 octobre 2025. Le processus électoral doit tendre à renforcer la gouvernance électorale et la qualité des élections pour réduire les conflits électoraux et politiques », a-t-il estimé.

Pour lui, 2025 est une année préélectorale au cours de laquelle doivent être mis au point tous les instruments juridiques et institutionnels de la gouvernance électorale. « Il est vrai que la gouvernance électorale a connu beaucoup de progrès mais beaucoup aussi reste à faire. Notre pays a toujours organisé des élections libres, régulières et transparentes. Même si le processus connaît parfois quelques remises en cause par certains acteurs politiques », a-t-il résumé.

Dans sa communication, Dominique Basseyla est également revenu sur ses propositions visant l’institution d’une vice-présidence de la République et la refondation du microcosme politique congolais avec l’existence de trois blocs. Il s’agit notamment des blocs des partis républicains ; des partis socio-démocrates et celui des partis du centre. Conséquence :  trois candidats, soit un par bloc lors de l’élection présidentielle et trois listes pour les législatives et les locales.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1- Dominique Basseyla / Adiac 2- Les membres du Comité ad'hoc/Adiac

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