Madagascar : le colonel Michael Randrianirina annonce une transition de deux ans

Samedi 18 Octobre 2025 - 16:08

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Investi comme nouveau président de la refondation de la République de Madagascar à la suite d’un soulèvement populaire, le colonel Michael Randrianirina a présenté, le 17 octobre, lors de sa prestation de serment, sa déclaration de politique générale.

« Nous allons travailler main dans la main avec toutes les forces vives de la nation afin d'élaborer une belle Constitution de la République et nous concerter sur de nouveaux textes électoraux sur l'organisation des élections et référendums », a promis le président de la refondation de la République de Madagascar, Michael Randrianirina, lors de la cérémonie d’investiture.

En présence de hauts gradés de l’armée, de responsables politiques, et de plusieurs délégations étrangères, notamment des Etats-Unis, de Russie et de France, il a assuré que des élections auront lieu dans dix-huit à vingt-quatre mois et que le pays ne sera pas dirigé par un régime militaire car le gouvernement appartient aux civils.

Michael Randrianirina a dénoncé le régime autoritaire du précédent gouvernement ayant plongé le pays dans l’obscurité pendant des années et joué la carte de la violence, de la brutalité et de la violation des droits de l’homme. Il a annoncé la dissolution de toutes les institutions à l’exception de l’Assemblée nationale, seule instance à avoir maintenu sa légitimité après avoir voté la destitution de l’ancien président, Andry Rajoelina.

« Nous nous engageons à une rupture avec le passé.  Notre mission principale sera de réformer en profondeur les systèmes administratifs, socio-économiques et politiques de gouvernance du pays », a-t-il déclaré.

Précisons que cette nomination intervient quelques jours après la destitution et la fuite à l’étranger du désormais ex-président Rajoelina, trois semaines après le début des manifestations contre la pénurie d’eau et d’électricité menées par les jeunes de la Génération Z et appuyées par une faction de l’armée conduite par le colonel Michael Randrianirina.

Sanctions internationales

Au moment où le colonel Randrianirina continue de réclamer la légalité de sa prise de pouvoir affirmant « qu’un coup d’Etat, c’est quand les soldats rentrent dans le palais présidentiel avec des armes, qu’ils tirent et qu’il y a du sang », sur l'échiquier international, l’Union africaine (UA) a décidé de ne pas être plus tolérante envers Madagascar. L’instance a sanctionné avec effet immédiat le pays lors d’une réunion d’urgence du Conseil de paix et de sécurité à Addis-Abeba, en Ethiopie, condamnant le renversement du président Andry Rajoelina.

D’après l’analyste politique à Madagascar, Serge Imbeh, la chute du pouvoir pourrait apporter des réformes nécessaires, mais les sanctions internationales qui viendront ajouter des défis à une nation déjà en proie à la crise doivent également être prises en compte. En effet, il ne faudra pas longtemps avant que d'autres organisations telles que la Communauté de développement de l’Afrique australe et l'Union européenne ne suivent le mouvement de l'UA.

Jean Pascal Mongo-Slyhm

Légendes et crédits photo : 

Le colonel Michael Randrianirina / DR

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