Téléphonie mobile : une baisse du taux d’identification des abonnés mobiles au Congo en 2025

Les chiffres communiqués émanent des conclusions qui ont été présentées le 21 octobre, à Brazzaville, par le directeur des Réseaux et services de communications électroniques (DRSCE), Benjamin Mouandza, lors d’une réunion entre l’ARPCE et les opérateurs de téléphonie mobile. Ils traduisent une baisse inquiétante de la conformité aux règles d’identification, pourtant fixées par le décret n°554 du 26 juillet 2010 qui oblige les opérateurs à identifier tout abonné lors de l’achat d’une carte SIM.

L’enquête réalisée du 23 juillet au 28 août dans dix-huit localités à travers les départements de la Bouenza, du Pool, du Kouilou, de la Cuvette, du Niari, ainsi qu’à Pointe-Noire et Brazzaville, a révélé que seules les villes de Kinkala et Djambala respectent à 100 % les exigences d’identification des abonnés.

« C’est une enquête de routine que nous menons régulièrement dans le cadre de nos missions régaliennes », a expliqué le DRSCE, rappelant que cette opération vise à garantir la traçabilité des utilisateurs et à lutter contre les fraudes sur les réseaux.

Brazzaville et Pointe-Noire pointées du doigt

Le rapport souligne, par ailleurs, que Brazzaville et Pointe-Noire, considérées comme les zones les plus exposées à la cybercriminalité et aux infractions liées aux télécommunications, affichent de fortes défaillances dans le respect du processus d’identification.

Dans plusieurs localités telles que Dolisie, Ouesso, Pokola, Ngo, Tchamba-Nzassi, Madingo-Kayes, Loudima, Bouansa, Loutété et Nkayi, la plupart des cartes SIM ont été vendues sans pièces d’identité et parfois préactivées avant leur vente. Une pratique interdite qui compromet la sécurité des réseaux.

L’ARPCE a ainsi saisi cette opportunité pour fixer un ultimatum aux opérateurs. Face à cette situation, le directeur général de l’ARPCE, Louis-Marc Sakala, a accordé un délai de deux mois aux opérateurs pour se mettre en conformité. Il a réaffirmé la détermination du régulateur à garantir une identification rigoureuse sur l’ensemble du territoire, au nom de la sécurité nationale. « Nous demandons aux opérateurs d’améliorer la qualité du service d’identification et de renforcer les contrôles afin de protéger la population », a-t-il insisté.

Prenant la parole au nom des opérateurs, le directeur général d’Airtel Congo, Djibril Tobe, a reconnu les manquements constatés et assuré de leur engagement à corriger la situation. « Il est de notre responsabilité de garantir que tous les abonnés soient identifiés conformément à la loi. Nous allons agir avec rigueur pour que tous les acteurs, y compris les revendeurs, respectent la réglementation », a-t-il déclaré.

Djibril Tobe a également souligné les difficultés liées aux chaînes de distribution, souvent composées de petites entreprises indépendantes. Il a annoncé que des sanctions seront désormais appliquées contre tout revendeur ne respectant pas les procédures d’identification.

Les opérateurs envisagent de renforcer les contrôles sur la chaîne de distribution et de mettre en place des mesures disciplinaires pour prévenir toute récidive. L’objectif, selon le directeur général d'Airtel est clair : « Garantir la sécurité du réseau, protéger les utilisateurs et rétablir la confiance entre le régulateur, les opérateurs et les abonnés »