COP 30. Le constat sans appel du Président Denis Sassou N'GuessoVendredi 7 Novembre 2025 - 0:00 A Belém, au Brésil, où il prend part aux côtés des autres dirigeants internationaux à la COP30, le chef de l’Etat congolais a regretté « la quasi impuissance du monde entier face au dérèglement climatique ».
Appelant à la responsabilité de tous, le président de la République a exhorté les décideurs et les bailleurs de fonds à tenir leurs promesses de financer les initiatives en cours dans les pays en développement qui sont les plus exposés aux méfaits du changement climatique. Il a indiqué qu’en matière de préservation et de conservation des forêts, l’exemple du Congo devrait inspirer d’autres nations et inciter les investisseurs à apporter au pays le soutient dont il besoin : « Depuis plus de quatre décennies, mon pays, la République du Congo, porte en toute responsabilité sa contribution à la dynamique globale de lutte contre les changements climatiques. Le Congo dispose aujourd’hui de plus de 4 millions d’hectares d’aires protégées, soit 13,5% du territoire national. » Dans le même ordre d’idées, a poursuivi le chef de l’Etat : « L’aménagement des concessions attribuées aux projets de développement est devenu depuis plus de trois décennies une exigence légale. Plus de 9 millions d’hectares sont aménagés et plus de 3 millions en cours d’aménagement, la moitié étant déjà certifiée selon les normes internationales ». La preuve par l’exemple, le Congo la partage aussi à travers la Journée nationale de l’arbre. Instituée en 1984 elle est célébrée le 6 novembre de chaque année et forme un tout avec le programme national d’afforestation et de reboisement, le Fonds bleu pour le Bassin du Congo, l’aménagement forestier durable et la certification des forets hors zones tropicales humides. Denis Sasou N’Guesso a aussi rappelé l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU, en avril dernier, de la Décennie des Nations unies pour le boisement et le reboisement. Couvrant la période 2027-2036, et porté par lui-même en personne cet aboutissement a couronné les efforts du Congo pays initiateur de ce projet. Dans la perspective de créer des synergies entre les pays confrontés aux mêmes défis qui poursuivent les mêmes buts, le président de la République a salué la création par le pays hôte de la COP 30 d’un fonds pour la préservation des forêts tropicales : « Cette initiative rejoint celle de la Commission climat du Bassin du Congo, avec son instrument financier, le Fonds bleu pour le Bassin du Congo est d’autant plus louable qu’elle se met également au service des peuples autochtones et des communautés locales, qui sont les premiers gardiens des écosystèmes les plus riches en biodiversité du monde », s’est-il réjouit. A l’endroit des nations nanties, le chef de l’Etat a plaidé pour qu’elles « accompagnent financièrement les pays en développement dans leurs actions d’atténuation, d’adaptation et de prévention tout en accordant une attention soutenue à la compensation des pertes et dommages liés au dérèglement climatique ». Porteur de la voix des Peuples autochtones des trois bassins tropicaux (Amazonie, Congo, Bornéo Mékong) réunis lors d’un premier congrès mondial en début d’année dans la capitale congolaise, le président de la République a sollicité de la COP30 la prise en compte de la Déclaration de Brazzaville issue de ce congrès. Elle résume l’essentiel des préoccupations de ces peuples considérés comme les plus exposés aux pressions climatiques et à la déforestation. S’il n’a pas hésité à pointer du doigt « les promesses de financements non tenues et toujours attendus par les pays vulnérables en appui de leur lutte contre les changements climatiques et en lien avec la transition énergétique », Denis Sassou N’Guesso n’en demeure pas moins convaincu qu’il ne faut pas céder au découragement. Ainsi, a-t-il conclu son propos en assurant : « Je tiens à réaffirmer l’engagement solennel de mon pays, en faveur d’une gouvernance forestière fondée sur les principes de durabilité, de souveraineté écologique et de solidarité intergénérationnelle ». Gankama N'Siah Légendes et crédits photo :Le président de la République délivrant son message à la Cop 30 Notification:Non |


Denis Sassou N’Guesso a étayé son constat en rappelant que depuis plus de trois décennies, les mêmes préoccupations reviennent en boucles tandis que les engagements pris par les parties ne sont pas suivis d’effet. Du déjà entendu d’autant plus alarmant que le fossé se creuse davantage entre « les ambitions proclamées et la grande insuffisance des efforts réalisés », a-t-il renchéri.







