Conflits et climat : les réfugiés pris au piège, selon l'ONULundi 10 Novembre 2025 - 12:34 Des millions de réfugiés dans le monde risquent de voir leur situation, déjà précaire, s'aggraver avec le changement climatique qui va frapper de plein fouet les pays où ils vivent, alertent lundi les Nations unies, qui exhortent la COP30 à dégager des fonds pour les plus vulnérables. D'après un rapport du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), le nombre de pays exposés de façon extrême aux risques liés au changement climatique devrait passer de trois à 65 d'ici 2040. Or ces 65 pays accueillent plus de 45% de toutes les personnes déplacées en raison de conflits. "Une météo extrême (...) détruit les habitations et les moyens de subsistance, et force des familles - dont beaucoup ont déjà fui des violences - à fuir une nouvelle fois", explique le chef de l'UNHCR, Filippo Grandi, dans un communiqué. "Ce sont des personnes qui ont déjà subi des pertes immenses, et qui sont à nouveau confrontées aux mêmes difficultés et à la même dévastation. Elles sont parmi les plus durement touchées par les sécheresses extrêmes, les inondations meurtrières et les vagues de chaleur sans précédent, et pourtant ce sont elles qui ont le moins de ressources pour se relever", décrit-il. D'après le HCR, mi-2025, 117 millions de personnes étaient déplacées par les guerres, les violences et les persécutions. Et les trois quarts d'entre elles vivaient dans des pays exposés de façon élevée, voire extrême, aux risques climatiques, a-t-il précisé. 200 jours de chaleur extrême par an D'ici 2050, les 15 camps de réfugiés les plus chauds du monde, situés en Gambie, en Érythrée, en Éthiopie, au Sénégal et au Mali, devraient connaître près de 200 jours de chaleur extrême par an - un grave risque pour la santé et la survie des personnes qui y vivent. "Bon nombre de ces sites risquent de devenir inhabitables en raison de la combinaison mortelle de chaleur extrême et d'humidité élevée", précise-t-il. Ces 10 dernières années, les désastres météorologiques ont provoqué le déplacement interne (dans leur pays d'origine) de quelque 250 millions de personnes, selon le HCR. Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis, traditionnellement premier donateur mondial, ont fortement réduit leur aide étrangère. Washington représentait auparavant plus de 40% du budget du HCR. D'autres grands pays donateurs ont également réduit leurs dépenses. "Les coupes budgétaires limitent considérablement notre capacité à protéger les réfugiés et les familles déplacées des effets des phénomènes météorologiques extrêmes", a déploré M. Grandi. "Pour prévenir de nouveaux déplacements, le financement de la lutte contre le changement climatique doit parvenir aux communautés qui vivent déjà dans des conditions précaires", a-t-il exhorté. "Cette COP doit déboucher sur des actions concrètes, et non sur de vaines promesses." La 30e conférence de l'ONU sur le climat, qui s'ouvre lundi et se tiendra jusqu'au 21 novembre à Belem (Brésil), doit réunir des représentants de dizaines de pays. AFP Notification:Non |










