Jimmy Cliff, le reggae perd l’une de ses icônes

Chanteur, parolier, multi-instrumentiste et acteur, il savait tout faire. Véritable légende vivante, il a été la première grande star internationale du reggae et l’une des figures incontournables de la culture jamaïcaine.

Pour son premier tube, tel un influenceur qui a connu les privations, une vie sans loisirs, le système D pour survivre, pour sortir de ses frustrations, de la honte parfois, de la peur et de la débrouille, il chantait pour forger sa vie d’adulte : "You can get it if you really want", littéralement : Tu peux y arriver si tu le veux vraiment.

C’est en 1972 qu’il entre définitivement dans l’histoire de la musique jamaïcaine. Jimmy Cliff a 28 ans, et le voilà propulsé au top en étant au casting de la bande originale de The Harder They Come / Tout, tout de suite en français, un polar jamaïcain de Perry Henzell inspiré de la vie mouvementée de l’original rude boy, le légendaire criminel Rhyging, qui s’immerge dans la matrice musicale de l’île de la fin des années 60.

À l’époque, le ska et le rocksteady ralentissent la cadence pour donner naissance au reggae, avec, pour piliers fondateurs, Toots, qui enregistre Do the Reggay, Peter Tosh et, bien entendu, Bob Marley qui n’est pas encore une icône planétaire. C’est un autre aspirant qui se révèle comme l’heureux élu, en interprétant le thème titre de cette histoire d’un jeune campagnard monté à la ville pour y trouver fortune.

Ce destin ressemble au parcours de James Chambers, dit Jimmy Cliff, acteur et auteur-compositeur-interprète jamaïcain de reggae et de pop, né le 30 juillet 1944 dans le Somerton District de la paroisse de Saint James (Jamaïque, Antilles britanniques) et mort le 24 novembre 2025 à Kingston.

Il est l’auteur de tubes tels que « Many Rivers to Cross » ; « Reggae Night » ; « You Can Get It if You Really Want », des œuvres qui ont fait le tour du monde, avec une musique ayant largement dépassé les frontières du reggae pour lui donner une véritable stature planétaire.

De cette playlist et d’une carrière bien remplie, l’écrivain Alain Mabanckou a écrit via de l’un de ses réseaux sociaux : « Le Jamaïcain Jimmy Cliff a bercé notre jeunesse, il nous a donné une vision généreuse et mélodieuse du reggae dont il est l’un des pionniers. Il nous quitte ce 24 novembre à l’âge de 81 ans. Légende, icône, acteur culturel inlassable, il nous rappellera sans cesse qu’il nous reste des rivières à traverser, mais que notre optimisme nous guidera jusqu’au bout ».