Burundi : plus de 33 millions de dollars requis face à l’afflux massif de réfugiés venus de RDC19-12-2025 10:30 La reprise des violences dans l’est de la RDC provoque une pression humanitaire critique sur un pays déjà fragile, malgré les efforts diplomatiques régionaux. Le Burundi fait face à l’une des crises humanitaires les plus soudaines de ces dernières années. Plus de 33 millions de dollars sont nécessaires en urgence pour venir en aide aux dizaines de milliers de réfugiés congolais arrivés sur son territoire depuis début décembre, ont alerté les Nations unies. Entre le 6 et le 16 décembre, plus de 76 000 personnes ont franchi la frontière depuis l’est de la République démocratique du Congo (RDC), fuyant les combats entre le groupe armé M23 et l’armée congolaise. « Cette situation nécessite des actions urgentes et coordonnées », a déclaré le ministre burundais des Relations extérieures, Édouard Bizimana, lors du lancement à Bujumbura d’un plan de réponse d’urgence piloté par les agences onusiennes. Selon Violet Kenyana Kakyomya, représentante résidente de l’ONU au Burundi, les fonds demandés sont indispensables pour assurer une prise en charge minimale en matière de santé, d’alimentation, d’abris et de protection. La pression est d’autant plus forte que ces nouveaux arrivants s’ajoutent à plus de 120 000 réfugiés congolais déjà enregistrés dans le pays depuis janvier 2025. Le Burundi, l’un des pays les plus pauvres du monde, dispose de capacités d’accueil limitées. « Les sites existants sont saturés », a averti Brigitte Mukanga-Eno, représentante du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), soulignant la nécessité immédiate d’ouvrir de nouveaux sites d’hébergement. Sur le terrain, les risques humanitaires sont multiples : épidémies liées à la promiscuité, insécurité alimentaire, vulnérabilité accrue des femmes et des enfants, et tensions potentielles avec les communautés hôtes. Les autorités burundaises, tout en maintenant une politique d’accueil, appellent à un soutien international renforcé pour éviter une déstabilisation sociale et économique. Cette crise trouve son origine dans la résurgence du conflit dans l’est de la RDC. Créé en 2012, le M23 avait été défait l’année suivante avant de reprendre les armes en 2022, s’emparant de plusieurs zones stratégiques du Nord et du Sud-Kivu. Malgré les médiations engagées par Doha, Washington et l’Union africaine, les combats se sont intensifiés ces dernières semaines. La signature, le 4 décembre, d’un accord de paix et de coopération économique entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, qualifié d’« historique », nourrit l’espoir d’une désescalade. Mais sur le terrain, les effets tardent à se faire sentir. En attendant, le Burundi se retrouve en première ligne d’une crise régionale aux lourdes implications humanitaires et sécuritaires. Noël Ndong Notification:Non |










