Littérature : Laurent Hospice Mabanza présente Le bal des hyènes sur la lagune

Samedi 20 Décembre 2025 - 14:27

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Après le roman "Le versant du Congo", paru en avril 2025, Laurent Hospice Mabanza vient de publier son second roman intitulé "Le bal des hyènes sur la lagune" , en juillet 2025 aux éditions Mlh. Cet ouvrage de 150 pages a été présenté et dédicacé par son auteur, la semaine dernière, à la Bibliothèque nationale du Congo. 

Ce roman relate l’histoire de Kemo, un adolescent qui a sauvé un couple suisse dans les rues d’Abobo à Abidjan, lors de la crise post-électorale en 2011. "Le bal des hyènes sur la lagune "est constitué de vingt chapitres, entre autres, La nuit des flammes, La ville aux mille visages, Les parfums de la nuit, Le cœur sec du désert, L’agence de l’ombre, Les visages du sable et du verre, Fuir les loups, L’homme qui ne parlait jamais...  

En effet, en sauvant la vie d’un couple suisse, sans le savoir, Kemo intègre un vaste réseau international de renseignements et d’influences politiques et économiques. De retour à Abidjan après une formation à Accra, Casablanca et Genève, il chasse les hyènes. Comme cela est signifié dans le prologue sous-titré "Là où la lagune saigne Abidjan", une ville fauve, qui danse même quand elle saigne. Dans cette ville, les hyènes ne rôdent pas que dans la brousse mais aussi dans les bureaux du Plateau. Elles portent des cravates fines, des chaussures italiennes. Des bibles, des corans ou des portefeuilles remplis de morts. La lagune Ebrié, vaste et silencieuse, n’est pas seulement un miroir du ciel. C’est une mémoire trouble. Elle garde les secrets des corps qu’on y jette, des rires des putes de Marcory zone 4....

Répondant aux questions au cours de la cérémonie de présentation de cet ouvrage, l’auteur Laurent Hospice Mabanza a indiqué que ce roman est un polar (un genre littéraire centré sur une intrigue criminelle, une enquête...). Ce roman se distingue d’autres types de romans qui sont généralement des romans d’histoire linéaire ou des romans de mémoire comme le roman "Le versant du Congo" qui est un roman plus basé sur la mémoire. « Celui-ci est un roman cinématographique parce que quand vous le lisez, il traite des questions du présent. Des actions se déroulent simultanément. C’est donc un roman qui se conjugue au présent, il est beaucoup plus basé sur les actions. Quand vous lisez les pages, il y a du suspense. C’est plus basé sur le contact permanent entre les différents personnages, mais également dans le traitement des différents sujets », a signifié l’auteur.

Il l’a classé en quatre thèmes, notamment, la résilience de la jeunesse africaine, parce que le personnage principal, Kemo, se retrouve dans une situation de crise post-électorale. Donc il a fallu cette résilience pour pouvoir survivre dans cette atmosphère de trouble. Mais également quand il se retrouve dans le monde des enquêtes, dans le monde du trafic international, il faut également de la résilience pour pouvoir sortir de ce monde. Mais aussi prendre des choix déterminants, parce que dans ce type d’environnement, un choix peut quitter la vie. D’où, il faut avoir beaucoup de résilience. Dans le deuxième thème, l’auteur parle des zones obscures du pouvoir. Il parle également de la mémoire des crises politiques, puisque dans le roman l’intrigue principal part de la fin de la crise post-électorale de 2011. L’auteur parle aussi de l’identité et de la reconstruction, parce que le personnage principal Kemo est en perpétuelle reconstruction, chaque intrigue le reconstruit, chaque intrigue le met dans les situations de doute, parce qu’il doute beaucoup, il est face au danger permanent, qui crée une sorte de reconstruction permanente jusqu’à la fin des remous.

Un livre qui apporte un plus à la littérature congolaise et francophone

Pour Laurent Hospice Mabanza, ce livre apporte un plus, puisque dans la littérature africaine le polar n’est pas beaucoup exploité, même dans la littérature francophone, c’est beaucoup plus les Américains qui écrivent les romans polars liés aux enquêtes, aux meurtres. « Je crois que ça apporte un plus à la littérature congolaise et francophone de façon générale », explique l’auteur.

Par ailleurs, l’auteur Laurent Hospice Mabanza a dit que ce n’est pas par détours qu’il a écrit ce roman, parce que le Congo est bien présent dans ses écrits, d’ailleurs, depuis ses deux premiers recueils de poèmes. Dans son deuxième recueil de poèmes "Les farandoles de la fleuvitude", l’auteur met en avant ou mieux il chante les merveilles du fleuve Congo. Il y a aussi des réalités qui sont dénoncées dedans, des réalités du Congo.  « C’est important de souligner qu’un écrivain est fils de son époque, donc c’est tout à fait normal de relater les problèmes du Congo, mais également la psychologie des gens, la compréhension sociale, que ce soit les problèmes liés à la famille, ou bien les projections pour l’avenir... En Côte d’Ivoire lorsque j’ai participé à une discussion sur un club de lecture, il y a des lecteurs ivoiriens qui se plaignaient que les écrivains ivoiriens aiment peindre la souffrance dans leurs livres. C’est justement pour revenir sur l’écrivain est fils de son époque. Donc c’est ce que nous vivons qui de façon inconsciente et également consciente nous traverse », a fait savoir l’auteur.

Poète, romancier et philosophe de formation, le Dr Laurent Hospice Mabanza est auteur non seulement des romans "Le versant du Congo", et "Le bal des hyènes sur la lagune", mais aussi des recueils de poèmes "Quelques vers, Maloba libosso", et "Les farandoles de la fleuvitude".

Bruno Zéphirin Okokana

Légendes et crédits photo : 

1-L’auteur du livre Le bal des hyènes sur la lagune/ DR 2-La couverture du livre/ DR

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