Arts plastiques : Pelinda Pendeza donne du volume à ses toiles

Jeudi 21 Août 2014 - 15:50

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Réalisés à l’aide de jets de couleurs, les tableaux dont le toucher permet le « contact avec le sujet illustré » plaisent bien au regard comme Le Travail vu en dernière exposition le week-end dernier de la fête de l’indépendance, du 28 au 30 juin, dans les Jardins des Premiers lors du troisième Art in the garden.

Pelinda Pendeza était au nombre des trois femmes peintres présentes à l’exposition du collectif RD Congo Terre d’artistes patronnée par le Premier ministre Matata Ponyo. Présentant ses œuvres Attente et Femme active (rebaptisée Le Travail), la plasticienne a attiré notre attention sur cette dernière faisant remarquer l’usage d’une « technique très particulière ». Le Travail est une toile « peinte à l’huile à l’aide de jets de couleurs », a-t-elle dit. Et la peintre d’en expliquer le procédé de la sorte : « Je pose la couleur sous forme de bulles pour obtenir un aspect agréable dans l’ensemble de l’harmonie picturale. Je ne peins pas à plat mais plutôt en jets, ce qui donne un certain volume. Au toucher du tableau vous le sentez et palpez la matière. La surface n’est pas plane, elle est volumineuse quand vous y passez la main vous êtes en contact avec le sujet que j’ai illustré dans ce tableau ».

Dans la technique, Le Travail rappelle bien Songi songi, une autre œuvre de la peintre Pelinda vue à l’entrée de l’exposition collective féminine Women without borders, tenue en avril dernier à la Halle de la Gombe. Cette fois, elle exhorte à considérer la femme au-delà de sa fonction de mère génitrice. En effet, si elle  est vue comme la gardienne du foyer dans Songi songi, dans Le Travail par contre, l’on remarque qu’elle s’emploie à assumer un rôle encore plus actif dans sa société en contribuant au bien-être de tous par son travail. Une valeur qu’elle n’hésite pas à transmettre à sa progéniture. Le Travail, réalisée dès lors « dans l’idée de l’initiation », illustre une scène de vie champêtre. L’on y voit une mère portant une bassine sur la tête pleine de victuailles sur le retour des champs accompagnée d’un enfant chargé de la même manière qu’elle enserre d’un bras, marque de son soutien affectif. Le tableau renvoie à la cultivatrice, qui peut aussi bien être une simple maraîchère, dans l’exercice de son labeur quotidien.

Pelinda insiste ici sur le fait que la femme du tableau s’emploie à « initier sa progéniture au travail de la terre, une manière de l’emmener aussi à perpétuer cette culture à son tour ». « Un usage bénéfique à la société », renchérit-elle, convaincue qu’il contribue assurément « au bien-être de tout le monde ». Et la peintre de poursuivre : « Vous savez chez nous en Afrique, plus particulièrement en République démocratique du Congo, ce sont les femmes qui ont cette culture de conservation de nos coutumes et qui essaient de l’inculquer à leurs enfants ».

 

Pelinda Pendeza posant à côté du tableau Le Travail

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Pelinda Pendeza posant à côté du tableau Le Travail