Télécommunications : un appel au financement du numérique au Congo

Jeudi 30 Octobre 2014 - 19:30

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Les investissements de l’Etat estimés à 150 milliards Fcfa n’ont pas suffi pour combler les attentes de l’industrie numérique qui s'implante au Congo.

Le ministre des Postes et télécommunication, Thierry Moungalla, a lancé le 30 Octobre à Brazzaville, un appel à financement pour les grands chantiers numériques de l’avenir. Il s’est adressé à tous les participants venus nombreux autour de la conférence sur le financement de l’industrie numérique.

« … sans ces infrastructures, sans leur développement qui requiert des investissements dans la durée, la société et l’économie numérique n’existeraient tout simplement pas », a-t-il déclaré lors de cet évènement co-organisé par le projet Central African Backbone et l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques. La conférence a bénéficié de l’assistance technique de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement.

Des communications, les participants ont épinglé les principales faiblesses au développement de l’industrie du numérique. On cite : une très grande disparité de poids entre la téléphonie mobile et le reste des activités ; une faible visibilité sur le net avec moins de 15 portails de services publics, et il est enregistré que moins de 10000 ménages disposent d’un ordinateur.

S’ajoute aussi, la position en aval des acteurs et non la conception  sur la chaîne de valeur du numérique se justifiant par un frein à la formation de qualité. Le Congo est en retard dans l’internet par rapport à deux pays africains francophones qui ne sont pas dans la situation exceptionnelle vis-à-vis des télécommunications et de l’Internet en Afrique.

Par ailleurs, les participants ont échangé sur les opportunités qu’offre l’industrie du numérique. Celle-ci améliore et accélère la productivité et la compétitivité des entreprises ; la modernisation de l’Etat et les services de l’Etat ; le niveau d’éducation et de formation ; la vie des citoyens en société.

« L’industrie numérique exige des nouvelles infrastructures, de nouveaux contenus, services, comportements et programmes de formation (…) le développement de l’industrie  numérique n’est pas la seule responsabilité du ministère des télécommunications », a relevé le directeur général de l’Arpce, Yves Castanou

Durant une demi journée  des travaux, les acteurs de l’industrie  numérique, les banques locales, les organes économiques des chancelleries, les partenaires au développement et les institutions de l’Etat, ont été édifiés sur le financement de l’industrie numérique.

Cette rencontre s’est inscrite dans le cadre de la promotion de l’économie numérique,dans une perspective de diversification de l’économie nationale. 

Il ressort aussi que partout dans le monde, l’industrie numérique apporte des profonds bouleversements dans tous les secteurs d’activités. Au Congo, elle répond à un ensemble de composantes que l’on peut regrouper: usage, service, infrastructure, gouvernance et les acteurs. 

Le TIC se présente comme l'un des leviers sur lequel le Congo peut compter dans sa course vers la modernité. Déjà un travail a été fait dans la croissance du secteur avec notamment la mise en œuvre d’importants chantiers structurants inscrits dans le cadre du projet de couverture nationale en télécommunication.

Selon le ministre Thierry Moungalla, le travail abattu (connexion du Congo au câble sous-marin à fibre optique) et ce qui reste (les extensions et les interconnexions) vont bientôt permettre de disposer plus de 1000 kilomètres de fibre optique.

Cependant, malgré un environnement favorable, de nombreux défis restent à relever et nécessitent des actions structurantes ainsi que des financements importants. il s'agit de la réussite de la transition numérique, l'interconnexion du Congo au pays limitrophes, le développment du contenu et l'établissement d'une gouvernance numérique. Tels sont les grands enjeux de l'heure.

« Le gouvernement a fourni des efforts remarquables pour instaurer un secteur numérique viable au Congo. Ces efforts méritent d’être consolidés à travers la mise en œuvre des projets structurants préalablement identifiés (…) il est aussi temps pour les autorités de prendre la décision qu’il faut afin de faire mieux, en sorte que le secteur soit le Top5 de l’Afrique », a conclu le coordonnateur du CAB, Luc Missidimbazi.

Notons que le ministre des Postes et télécommunications était accompagné du ministre délégué au Plan et à l’aménagement, Léon Raphaël Mokoko.

 

Nancy France Loutoumba