Burkina Faso : le lieutenant-colonel Isaac Zida, s’engage à céder le pouvoir aux civils

Le Mogho-Naaba a reçu, le 4 novembre, une délégation de militaires conduite par le lieutenant-colonel Isaac Zida, qui lui a confirmé « qu’ils vont remettre le pouvoir au civils". "Nous les avons encouragés à aller dans ce sens », a expliqué le Mogho Naba Baongo II. Etaient également présents à cette rencontre, l’archevêque catholique, Philippe Ouédraogo et l’imam de la Grande Mosquée de Ouagadougou, Sana Aboubakar. Le lieutenant-colonel n’a fait que repréciser ses intentions promises la veille, apportant l’assurance d’une transition au Burkina Faso dans « un cadre constitutionnel, dirigée par une personnalité consensuelle », et si possible « d’ici deux semaines », comme l’avaient souhaité les dirigeants syndicaux qu’il a eu à rencontrer.  La constitution burkinabè a été suspendue le 31 octobre suite au départ précipité du président Blaise Compaoré,  pressé par la communauté internationale et la population à quitter le pouvoir au profit d’un organe de transition, et refusant un pouvoir militaire. La France s’est jointe à cette demande. Pour cela, deux semaines ont été accordées aux militaires pour céder le pouvoir aux civils, sous peine de sanctions. Le Canada n’a pas attendu. Il vient de suspendre son aide bilatérale au Burkina Faso. Des consultations sur la formation d’un gouvernement de transition sont en effet en cours, d’après l’un des chefs de l’opposition, Zéphirin Diabré, dans l’optique du respect de l’ultimatum. Mais la tâche semble complexe, compte tenu du fait que l’intérim présidentiel ne sera pas assuré par le président de l’Assemblée nationale comme le prévoit l'ancienne Constitution. Ce dernier serait d'ailleurs  en fuite. Trois chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Sénégalais Macky Sall, le Nigérian Gooluck Jonathan et le Ghanéen John Maham, étaient attendus hier à Ouagadougou pour un sommet  consacré à la crise au Burkina Faso.